Sous la pression grandissante au sein même des rangs républicains, Donald Trump a ordonné vendredi l'ouverture d'une enquête du FBI sur son candidat à la Cour suprême, accusé d'agressions sexuelles, repoussant de fait le vote très attendu au Sénat américain sur la confirmation de Brett Kavanaugh. Le magistrat autour duquel s'est cristallisée une intense controverse cette semaine a indiqué accepter de coopérer.
Pas plus d'une semaine. Cette décision ponctue une journée d'intense bras de fer et de rebondissements au Capitole autour de la confirmation du juge Kavanaugh, 53 ans, et laisse planer l'incertitude sur son accession à la plus haute juridiction du pays. Les démocrates demandaient depuis des jours une enquête du FBI sur les accusations de Christine Blasey Ford, 51 ans, qui affirme que Brett Kavanaugh a tenté de la violer lorsqu'ils étaient lycéens. "J'ai ordonné au FBI de mener une enquête complémentaire" sur Brett Kavanaugh qui ne devra pas prendre plus d'une semaine, a déclaré Donald Trump dans un communiqué. Il avait plus tôt de nouveau assuré Brett Kavanaugh de son soutien.
Un sénateur décisif. Les investigations seront "limitées aux accusations plausibles" portées contre le juge conservateur, a annoncé la commission judiciaire du Sénat. C'est finalement un sénateur républicain clé pour l'issue du vote, Jeff Flake, qui est parvenu à forcer l'ouverture d'une enquête. Dotés d'une très courte majorité au Sénat, à 51 contre 49, les républicains ne peuvent se permettre de perdre qu'une seule voix. Or Jeff Flake, sénateur modéré et très critique de Donald Trump, avait semblé dans l'après-midi conditionner son vote final en faveur de Brett Kavanaugh à la tenue de cette enquête.
Vives tensions. Plus tôt vendredi, Brett Kavanaugh a reçu le feu vert de la commission judiciaire, dont les 21 membres ont voté strictement selon leur affiliation politique pour le recommander au vote en séance plénière de la chambre haute du Congrès. Mais avant de voter "oui", le républicain Jeff Flake avait exigé l'ouverture d'une enquête. "Le pays est en train de se déchirer et nous devons nous assurer d'une procédure en bonne et due forme", a-t-il déclaré. C'est donc dans un climat extraordinaire de vives tensions politiques et d'émotions que s'est déroulé vendredi le vote de la commission judiciaire.