Il sera difficile pour l'Amérique latine d'en finir avec le trafic de drogue tant que la consommation restera au même niveau en Europe et aux États-Unis, a accusé jeudi la ministre des Affaires étrangères colombienne, en visite à Panama. "Nous espérons que les pays consommateurs vont eux aussi avoir des résultats parce que tant qu'il y aura autant de consommation aux États-Unis et en Europe, il nous sera difficile (en Amérique latine) de sortir du commerce de la drogue", a insisté la ministre lors d'une conférence de presse avec son homologue panaméenne Isabel de Saint Malo.
Les États-Unis particulièrement visés. Elle répondait ainsi au président américain Donald Trump qui a récemment menacé de ne plus considérer la Colombie comme un partenaire fiable dans la lutte contre le trafic de drogues. "A nous deux (Colombie et Panama), nous réalisons presque 70% des saisies de drogues de toute la région", a affirmé la ministre colombienne. "Et parfois il est surprenant de constater qu'un pays plus au nord n'ait pas de meilleurs résultats", a-t-elle ajouté, visant en filigrane les États-Unis. Les Etats-Unis sont le premier pays consommateur de cocaïne, un stupéfiant produit principalement en Colombie, au Pérou et en Bolivie.