Le tueur en série français Charles Sobhraj, qui purge une peine de prison à perpétuité au Népal, a été opéré du coeur lundi à Katmandou, a indiqué son entourage.
Cinq heures de chirurgie. Sobhraj, 73 ans, surnommé le "bikini killer" par la presse pour son implication dans une série de meurtres de voyageurs en Asie dans les années 1970, a passé cinq heures sur la table d'opération en raison de problèmes cardiaques.
"C'était une chirurgie de quatre heures, mais ils ont dû la prolonger d'une heure car ils ont découvert une autre valve endommagée. Maintenant il disent qu'il est stable", a déclaré sa femme Nihita Biswas, 29 ans. Sobhraj devrait rester en soins intensifs pendant quatre jours au moins. "Nous ne pouvons pas le déclarer hors de danger pendant 24 heures et peut-être plus. Mais l'opération s'est déroulée normalement", a indiqué son chirurgien Raamesh Koirala
Une dizaine de meurtres. Le "Serpent", né à Saïgon (aujourd'hui Ho Chi Minh-ville) d'un père indien et d'une mère vietnamienne, purge une peine à perpétuité pour les meurtres en 1975 en banlieue de Katmandou de la jeune touriste américaine Connie Joe Bronzich et de son ami canadien Laurent Carrière. Sobhraj avait été arrêté dès 1976 en Inde, où il a purgé 21 ans de prison pour les homicides de touristes qu'il droguait et dévalisait avant de les tuer. Au total, il a été accusé d'avoir tué dans les années 1970 plus d'une dizaine de jeunes "routards" à l'époque des voyages hippies en Asie (Inde, Thaïlande et Népal).
Après sa sortie des geôles indiennes en 1997, il avait disparu et avait hérité du surnom du "Serpent" pour son habileté à échapper à la justice. Mais il était revenu au Népal, où il a été arrêté en septembre 2003 dans le casino d'un hôtel très chic.
Une libération pour retourner en France. Charles Sobhraj a épousé la fille de son avocat, Nihita Biswas, de 44 ans plus jeune que lui, qui a connu une certaine célébrité en apparaissant dans une émission de télé réalité, Bigg Boss, très populaire en Inde. L'équipe de défense du tueur essaye d'obtenir la libération du septuagénaire pour qu'il puisse retourner en France, dont il possède la nationalité grâce au second mariage de sa mère. "Lui et moi avons des projets depuis longtemps", a confié son épouse Nihita Biswas, "l'important, c'est de le renvoyer à la maison".