Le vaste plan de relance de Joe Biden adopté à la Chambre des représentants, étape décisive

Après des heures de débat, le plan de relance a été adopté par la Chambre des représentants. © Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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avec AFP , modifié à

La Chambre américaine des représentants a approuvé samedi le vaste plan de relance de 1.900 milliards de dollars voulu par Joe Biden grâce aux seules voix des démocrates, un premier cap crucial avant son examen au Sénat où la hausse du salaire minimum devrait être abandonnée.

Le temps presse pour soutenir la première économie mondiale, durement frappée par la pandémie de Covid-19. Et le nouveau président démocrate voulait au départ voir son "Plan de sauvetage américain" adopté dès début février. Face au retard, il avait exhorté cette semaine le Congrès à "avancer rapidement". Après des heures de débat, le projet de loi a été adopté dans la nuit à la chambre basse par 219 voix, toutes démocrates, contre 212 (dont deux démocrates), les républicains dénonçant des mesures trop coûteuses et mal ciblées.

 

Gâchis ?

Le texte sera transmis au Sénat la semaine prochaine, où la mesure prévoyant une hausse du revenu minimum devrait être retirée. Confiants, les démocrates comptent sur leur infime majorité à la chambre haute pour qu'il y soit à son tour approuvé. La version finale du texte reviendra alors à la Chambre, où les chefs démocrates ont affirmé vendredi compter sur suffisamment de voix pour que le plan de relance soit adopté définitivement, avec ou sans hausse du salaire minimum.

"Si nous ne mettons pas en œuvre ce plan d'aide, les résultats pourraient être catastrophiques", avait déclaré Nancy Pelosi avant le vote. En face, les républicains ont dénoncé un plan titanesque qui ne fait "que jeter l'argent par les fenêtres". "Les démocrates ont tellement honte de tout le gâchis d'argent non-lié au Covid dans ce texte qu'ils le font passer au milieu de la nuit", a déclaré le chef de la minorité républicaine, Kevin McCarthy

 

Fragile unité démocrate

C'est une figure méconnue du Congrès qui avait bousculé jeudi soir l'avancée de ce plan massif. La gardienne des procédures, complexes, du Sénat, Elizabeth MacDonough, a jugé que le texte ne pouvait pas inclure la hausse du salaire minimum horaire inscrite dans le projet de loi. Si certains progressistes s'en sont indignés, appelant à outrepasser le jugement de cette "parliamentarian", une responsable non élue, Joe Biden a fait savoir dès jeudi soir qu'il le "respectait". Tout en annonçant qu'il tenterait de faire avancer séparément l'augmentation du salaire fédéral minimum, actuellement à 7,25 dollars par heure.

Une voie également anticipée vendredi soir par les chefs démocrates du Congrès. "Il est inévitable, à nos yeux à tous, de parvenir au salaire minimum à 15 dollars", a martelé Nancy Pelosi dans l’hémicycle, en promettant d'y travailler "activement". Le retrait de la hausse du salaire minimum pourrait au final faciliter l'adoption du plan de soutien, car certains démocrates modérés étaient opposés à cette mesure. Or, avec son infime majorité au Sénat, et l'opposition des républicains au plan Biden, le parti a impérativement besoin d'unité pour faire adopter ce projet.

Dans le détail, le plan Biden prévoit plusieurs dizaines de milliards de dollars pour l'accélération du rythme des vaccinations et le déploiement de tests mais aussi 130 milliards de dollars pour aider les écoles et lycées à rouvrir malgré la pandémie. De nouveaux chèques d'aide d'un montant de 1.400 dollars devraient être envoyés aux Américains, selon leur niveau de revenus, et la durée de versement des allocations chômage prolongée jusqu'au 30 septembre 2021.