Le Venezuela, secoué par une grave crise politique et économique, a annoncé mercredi son retrait de l'Organisation des Etats américains (OEA), régulièrement accusée d'"ingérence" par le gouvernement du président Nicolas Maduro.
Un mini-sommet convoqué. "Demain (jeudi) nous présenterons une plainte devant l'OEA et nous lancerons un processus qui prend 24 mois" pour faire sortir le pays sud-américain de cet organisme régional basé à Washington, a annoncé à la télévision la chef de la diplomatie vénézuélienne Delcy Rodriguez. L'OEA, dont le secrétaire général Luis Almagro a traité Nicolas Maduro de "dictateur", s'est réunie mercredi pour convoquer un mini-sommet de ministres des Affaires étrangères de la région sur la crise vénézuélienne, sans préciser de date.
Plusieurs pays accusés de "satisfaire" Washington. Delcy Rodriguez avait déjà menacé mardi soir de quitter l'organisation si une telle réunion avait lieu. Début avril la ministre des Affaires étrangères avait accusé plusieurs pays de la région d'agir de concert en faveur d'une ingérence dans les affaires du Venezuela, pour "satisfaire les intérêts de Washington". De son côté, Luis Almagro, l'un des plus critiques à l'international envers Nicolas Maduro, veut invoquer la charte démocratique de l'organisme pour obtenir la suspension de Caracas de l'OEA.
De nouveaux affrontements ont opposé mercredi la police vénézuélienne et les manifestants d'opposition qui tentaient de rejoindre le centre de Caracas, alors qu'une trentaine de personnes ont déjà perdu la vie en près d'un mois.