Le géant américain des boissons non-alcoolisées Coca-Cola a suspendu une grande partie de sa production au Venezuela faute de sucre, a-t-on appris lundi auprès du groupe. "Nos fournisseurs de sucre au Venezuela nous ont informés qu'ils allaient arrêter temporairement leurs opérations, en raison d'un manque de matières premières", a indiqué par courriel à l'AFP Kerry Tressler une porte-parole. Ceci devrait se traduire, selon elle, par la suspension de la production de Coca-Cola et autres boissons du groupe contenant du sucre.
"Trouver une solution rapide". "Les unités de production des boissons ne contenant pas de sucre telles les eaux et Coca-Cola Light ne sont pas impactées et continueront à opérer normalement", a déclaré Kerry Tressler, assurant par ailleurs que les bureaux locaux et les centres de distribution de Coca-Cola restaient ouverts et allaient poursuivre leur activité. "Nous discutons avec les fournisseurs, les autorités gouvernementales et nos employés afin de prendre les mesures nécessaires pour trouver une solution rapide", a-t-elle déclaré.
Les grandes entreprises désertent le pays. Coca-Cola est la dernière grande entreprise victime des pénuries de produits alimentaires et de biens de consommation courante qui sont devenues fréquentes à Caracas. Les groupes américains Kraft Heinz et Clorox y ont suspendu récemment leur production. En avril, le plus grand producteur de bière dans le pays, la société Empresas Polar SA, avait arrêté la production de bière en raison du manque de malt d'orge. Le producteur des glaces Häagen Dazs General Mills y a essuyé une charge de 35 millions de dollars (un peu plus de 31 millions d'euros), tandis que Colgate-Palmolive ne cesse d'y déprécier ses actifs. Les groupes industriels tels GM, Goodyear, Schlumberger sont aussi affectés, ont-ils annoncé lors des dernières semaines en publiant leurs résultats au premier trimestre et y ont par conséquent réduit leur activité.
Une grande récession.Le président Nicolas Maduro accuse l'opposition et les chefs d'entreprises d'être responsables de la situation, tandis que ceux-ci se plaignent des problèmes de devises et des obstacles administratifs. Le Venezuela fait face à sa plus grande récession depuis des décennies dans le sillage du plongeon des prix des hydrocarbures dont l'exportation représente 95% des recettes en devises du pays. Le PIB s'est contracté de 5,7% en 2015 et devrait encore le faire de 8% cette année, selon le FMI. L'inflation a atteint 180% selon la banque centrale.