Le Venezuela reste suspendu à un probable défaut de paiement

La dette envers l'étranger du Venezuela, dirigé par Nicolas Maduro, est estimée à 150 milliards de dollars. © Juan BARRETO / AFP
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avec AFP

Une réunion aura lieu lundi à 18h afin de trancher sur un défaut partiel du Venezuela.

Un comité à New York chargé d'examiner un retard de paiement pouvant déclencher un défaut partiel du Venezuela a reporté vendredi sa décision à lundi, jour où les créanciers internationaux du pays sont attendus à Caracas pour renégocier les conditions de sa dette.

Des paiements attendus. Le pays sud-américain, en grandes difficultés financières, doit encore rembourser dans la journée 81 millions de dollars d'intérêts de dette du groupe public pétrolier PDVSA, au risque sinon de se retrouver en situation de défaut de paiement sur sa dette extérieure. Mais PDVSA a, semble-t-il, déjà raté un versement de 1,161 milliard, annoncé par le gouvernement la semaine dernière mais toujours pas parvenu aux créanciers. Un comité spécialisé de l'ISDA (Association internationale des produits dérivés) composé de 15 sociétés financières s'est réuni vendredi pour décider des suites à donner à ce retard. Le comité a décidé "de se réunir à nouveau ce lundi 13 novembre à midi (18h en France) et continuer à discuter de la question", a toutefois indiqué une porte-parole.

Le suspense sur un défaut de paiement du Venezuela, annoncé comme imminent par nombre d'analystes, va donc se poursuivre jusqu'à lundi. Ce jour-là, le pays fera face à plusieurs défis, outre la réunion de ce comité : un nouveau versement de 200 millions de dollars, une réunion des créanciers internationaux convoquée par le président Nicolas Maduro à Caracas et le vote de sanctions de l'Union européenne .

Une dette de 150 milliards de dollars. La dette du Venezuela envers l'étranger est estimée à 150 milliards de dollars. Mais ses réserves en devises ont fondu à 9,7 milliards et d'ici la fin de l'année il doit rembourser 1,47 à 1,7 milliard, puis 8 milliards en 2018. Autrefois le plus riche d'Amérique latine, le pays pétrolier, ruiné notamment par la chute des cours du brut, n'est plus que l'ombre de lui-même : la majorité des aliments et médicaments ont disparu des rayons , générant une crise politique et un mécontentement populaire cristallisé dans les manifestations violentes du printemps, qui ont fait 125 morts.