Rentrer chez soi n'est pas une mince affaire quand on habite en Italie depuis que le coronavirus s'est propagé dans tout le pays. En témoignent les militaires, masques sur le nez, qui bloquent l'accès aux quais des trains et qui questionnent longuement chaque passager. Avant de les laisser passer, ils examinent leurs laisser-passer, sésame indispensable pour monter à bord.
Chez ces voyageurs, pas de signe d'énervement. Chacun joue le jeu patiemment, comme Claudio et sa femme Maria. Interrogés par Europe 1, ils déplient leurs feuilles de papier pour montrer toutes les conditions requises pour pouvoir se déplacer. "Alors il y a quatre critères : il y a le travail, une urgence absolue, familiale par exemple, la santé et rentrer à son domicile ce qui est mon cas", énumère Claudio. Et les passagers doivent fournir les documents nécessaires pour prouver ces conditions.
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"C’est normal de faire tout ça, car c’est un problème de sécurité et de santé nationale", ajoute Claudio. Sa femme, abonde : "C’est bien de faire ça. C'est un mal nécessaire. Qui sait ce qu'il peut se passer... Je pense même que ça arrive un peu tard". Claudio et Maria ajoutent qu'une fois rentré chez eux, à Naples, ils n'en bougeront plus jusqu'au mois d'avril.
"La situation n'est pas très claire pour tout le monde"
A ces restrictions de circulation s'ajoute la fermeture des musées, salles de sport et piscines. Les bars et restaurants peuvent, eux, rester ouverts, à condition de garder au moins un mètre entre chaque client et de fermer à 18 heures. Des mesures drastiques que certains jugent encore insuffisantes à l'instar de Carlo Borgetti, vice-président du conseil régional de Lombardie. Joint par Europe 1, il réclame, lui, une fermeture totale de la région : "Je pense que c'est juste de faire des mesures plus fortes encore. Il faut rester à la maison, fermer toutes les activités", déclare-t-il, se disant favorable à la fermeture, en Lombardie, de tous les bars, restaurants et magasins.
"Oui, en Lombardie, je pense que c'est nécessaire. C'est bien s'il y a un peu plus de peur chez la population parce que la situation n'est pas très claire pour tout le monde. Beaucoup de personnes ont compris, mais il y a aussi des populations qui n'ont pas compris le drame de la situation", déplore-t-il avant d'ajouter : "La première nécessité, c’est de stopper le virus. Les autres problèmes sont secondaires".