La Première ministre de l'Écosse, Nicola Sturgeon, a formellement demandé vendredi au gouvernement britannique "le pouvoir d'organiser un second référendum d'indépendance", deux jours après le déclenchement de la procédure de sortie de l'Union européenne. La dirigeante du parti national écossais SNP a fait parvenir une lettre à la Première ministre britannique Theresa May dans laquelle elle souligne que "le peuple écossais doit avoir le droit de choisir son propre avenir". Le Parlement régional, dominé par les indépendantistes du SNP, s'est prononcé mardi, par 69 voix contre 59, en faveur de ce nouveau référendum, moins de trois ans après celui perdu en septembre 2014.
Une consultation d'ici deux ans. Nicola Sturgeon, qui justifie la tenue d'un second référendum par le vote de 62% Écossais en faveur d'un maintien dans l'UE en juin dernier, souhaite que la nouvelle consultation ait lieu entre fin 2018 et début 2019. Elle a déclaré en début de semaine qu'il serait "démocratiquement indéfendable" que Londres refuse d'accéder à la demande du Parlement écossais d'un nouveau référendum. Mais la Première ministre britannique Theresa May a déjà prévenu que ce n'était "pas le bon moment", alors que vient de débuter une période de deux ans de discussions complexes avec Bruxelles pour négocier le Brexit.
Watch First Minister @ScotGovFM@NicolaSturgeon on why she is formally asking for powers to hold a second independence referendum pic.twitter.com/rrg9ruxR6Q
— Scottish Government (@scotgov) 31 mars 2017
Convaincre les Écossais. Nicola Sturgeon a besoin de l'accord du gouvernement et du Parlement de Westminster pour organiser cette seconde consultation. Si Theresa May a le pouvoir de bloquer l'initiative, les analystes estiment qu'il sera compliqué de la repousser indéfiniment. Anticipant un rejet de Londres, Nicolas Sturgeon a indiqué qu'elle allait annoncer après les vacances de Pâques les prochaines étapes de son projet. Il lui restera à convaincre les Écossais du bien-fondé d'un nouveau référendum. Selon un sondage publié vendredi par l'institut Survation, 46% préféreraient s'en passer alors qu'ils seraient 41% à y être favorables.