Le Parti travailliste britannique, appelé Labour, a remporté vendredi une législative partielle à laquelle concourait le chef du parti europhobe Ukip, dans le bastion pro-Brexit de Stoke-on-Trent, dans le centre de l'Angleterre.
Un pied de nez au Brexit. Le candidat du Labour, Gareth Snell, a rassemblé 7.853 voix, contre 5.233 voix à Paul Nuttall, le chef du United Kingdom Independance Party (Ukip). Paul Nuttall, 40 ans, qui a pris en novembre la succession de Nigel Farage à la tête de Ukip, jouait une grande partie de sa crédibilité sur cette élection. Les résultats d'une autre élection partielle, à Copeland, région rurale de la côte nord-ouest, sont attendus plus tard vendredi, où le Labour doit composer avec un Parti conservateur qui a patiemment renforcé son assise locale au fil des années. Le maintien de ces deux circonscriptions dans le giron du Labour permettrait au principal parti d'opposition au gouvernement de Theresa May de prouver qu'il continue à peser dans les anciens territoires ouvriers, largement acquis à la cause du Brexit.
Des résultats attendus. Lors du référendum du 23 juin, Stoke-on-Trent, ville de 250.000 habitants, a voté à 69,4% pour sortir du Royaume-Uni, un record parmi les 30 plus grandes villes du pays. Cette victoire devrait permettre au leader du Labour Jeremy Corbyn, en délicatesse avec une partie de l'appareil du parti, d'éviter une énième crise politique interne. Lors des législatives en 2015, l'Ukip, malgré 13% des voix, n'avait gagné qu'un seul des 650 sièges parlementaires, grâce à Douglas Carswell à Clacton (au sud-est). A Stoke, le candidat Ukip avait terminé loin derrière son rival travailliste (23% contre 39%) lors d'un scrutin marqué avant tout par une très forte abstention.