"Notre seul droit, c'est d’écouter le gouvernement et de voter pour lui." Ce commentaire acerbe d’un électeur hongkongais en dit long sur l’ambiance hier dans les bureaux de vote. Un scrutin joué d’avance, car les 153 candidats, tous adoubés par la Chine communiste, ont dû donner des gages de loyauté et de patriotisme pour pouvoir se présenter. Résultat : c’est la plus faible participation de l’histoire de Hong Kong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
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La nouvelle administration défend pourtant ce nouveau régime. "L'essence de ce système électoral amélioré est l'administration de Hong Kong par des patriotes", explique John Lee Ka-chiu, responsable de l’administration locale. "Il y avait des traîtres, et même des agents de forces étrangères", assure-t-il.
Des rêves démocratiques qui s'envolent
Les traîtres en question sont les candidats démocrates interdits de scrutin, des dissidents en prison ou en exil à l’étranger. La nouvelle loi de sécurité nationale interdit non seulement de critiquer la Chine sous peine de prison, mais également d’encourager le vote blanc ou l’abstention. La Chine avait promis que le chef de l’exécutif de Hong Kong serait élu au suffrage universel dès 2017. Des rêves de démocratie définitivement balayée.