Surprise en Australie : la coalition conservatrice du Premier ministre Scott Morrison a remporté une victoire "miracle" aux législatives. Cela a obligé le leader travailliste Bill Shorten, longtemps donné favori, à reconnaître sa cinglante défaite.
"J'ai toujours cru aux miracles"
"J'ai toujours cru aux miracles. Comme l'Australie est formidable !", a lancé Scott Morrison à ses partisans réunis à Sydney, saluant les "Australiens silencieux". "Il est clair que le Parti travailliste ne sera pas en mesure de former le prochain gouvernement", a de son côté déclaré à Melbourne le candidat battu à ses partisans incrédules. Il a annoncé qu'il démissionnerait de son poste de chef du parti et a appelé son rival "pour le féliciter".
La coalition menée par le Premier ministre sortant, le libéral-conservateur et climato-sceptique Scott Morrison, avait un peu plus tôt été donnée gagnante par la télévision publique ABC. La chaîne n'était toutefois pas en mesure de dire s'il serait en position de diriger un gouvernement majoritaire ou minoritaire.
Les sondages donnaient les travaillistes vainqueurs
Ces résultats sont une énorme surprise et un désaveu retentissant pour les instituts de sondage, qui avant le scrutin donnaient vainqueur, avec une légère avance, le travailliste Bill Shorten, sensible à la thématique environnementale. Quelque 17 millions d'électeurs devaient choisir leurs représentants, sur cette île-continent où le vote est obligatoire.
Les premiers résultats montrent un électorat fracturé, avec de petits partis populistes et d'extrême droite en mesure de jouer un rôle. Comme Clive Palmer, un millionnaire qui n'est pas sans rappeler Donald Trump avec son slogan "Make Australia Great", qui a dépensé sans compter et saturé l'espace médiatique.
Campagne négative soutenue par Murdoch
Le Premier ministre, qui avait pris le pouvoir en août après un "putsch" interne à son parti, revient de loin. Il s'est trouvé presque seul à défendre son bilan. Plusieurs de ses ministres ont refusé de s'impliquer quand d'autres ont été maintenus à distance pour ne pas desservir la cause.
Mais il s'est lancé dans une campagne négative et a bénéficié du soutien des médias conservateurs du magnat Rupert Murdoch. Il s'est surtout adressé aux électeurs les plus âgés et aisés, inquiets des projets travaillistes de supprimer diverses niches fiscales pour financer des dépenses en faveur de l'éducation, de la santé et du climat.