Les chefs de l'Eglise catholique australienne se sont engagés vendredi à ne plus jamais tolérer les abus pédophiles. Ils ont rejeté cependant une demande de lever le secret de la confession pour permettre aux prêtres de dénoncer de tels abus. L'Eglise répondait au rapport final de la commission d'enquête royale qui a travaillé pendant cinq ans sur les réponses institutionnelles aux crimes de pédophilie.
"Plus jamais". "Beaucoup d'évêques n'ont pas écouté, n'ont pas cru et n'ont pas agi", a dit le président de la Conférence des évêques catholiques australiens, l'archevêque Mark Coleridge. "Ces échecs ont permis à certains auteurs de commettre leurs crimes encore et encore, avec des conséquences tragiques et parfois fatales. Les évêques et dirigeants d'ordres religieux s'engagent aujourd'hui : plus jamais".
4.000 institutions mises en cause. Après une décennie de pressions, le gouvernement australien avait lancé la commission d'enquête en 2012. Elle a rendu ses conclusions en décembre dernier après avoir été contactée par plus de 15.000 personnes disant avoir été victimes d'abus pédophiles impliquant l'Eglise, des orphelinats, des clubs de sport, des écoles ou des organisations de jeunesse. Plus de 4.000 institutions ont été mises en cause, dont de nombreuses entités catholiques, dans ces témoignages souvent très éprouvants au cours d'auditions publiques ou à huis clos.
Le secret de la confession, "non négociable". Parmi les recommandations de la commission, l'idée que les prêtres puissent rompre le secret de la confession pour dénoncer des abus pédophiles qui leur seraient révélés dans ce cadre. Mais cela empièterait sur la liberté religieuse et le secret du confessionnal est "non négociable", a déclaré l'archevêque Coleridge. "Ce n'est pas parce que nous nous considérons comme au-dessus de la loi ou parce que nous ne considérons pas que la sécurité des enfants soit suprêmement importante, nous le pensons." "Mais nous ne n'acceptons pas l'idée que la sécurité et le secret de la confession s'excluent mutuellement. Nous ne pensons pas que l'abolition du secret renforcerait la sécurité des enfants."