L'Égypte est devenue l'un des nouveaux points d’accès privilégiés pour les départs illégaux vers l’Europe. Les traversées ont augmenté de 9% par rapport à 2015. A Rosette, à l’est d’Alexandrie, les drames n'ont pas découragé familles de victimes et passeurs qui continuent les tentatives de traversées, comme a pu le constater Europe 1.
12 à 16 voyages par mois. Omar, un pêcheur reconverti en passeur depuis quinze ans, a encore chargé deux bateaux de migrants en partance pour l’Italie mercredi soir. "Des gens partent tous les jours, nos seuls congés, c’est jeudi et vendredi. Ici, vous ne trouverez pas une seule famille qui n’a pas un enfant qui n’est pas mort lors d’une traversée", confie Omar au micro d'Europe 1. Le passeur gagne 70.000 guineh par mois, soit environ 7.000 euros. A lui seul, il assure organiser entre 12 et 16 voyages par mois.
"Notre village souffre". Le 20 septembre dernier, l’un de ces bateaux a fait naufrage. Parmi les victimes, Sherif. Son frère Shadi lui avait interdit de prendre la mer, sans succès. "Il n’y a pas de travail ici, le pays est faible, notre village souffre, personne ne nous aide, il n’y a pas de boulot et aucune perspective d’avenir", déplore Shadi sur Europe 1. "Les jeunes décident de partir pour avoir enfin une vie décente, sans dépendre de leur famille".
De plus en plus d’Égyptiens. Face à une situation économique en déliquescence, les Égyptiens sont de plus en plus nombreux à tenter le voyage, aux côtés de réfugiés syriens, soudanais et érythréens. Lors du dernier naufrage, ils représentaient plus de 30% des victimes.