"Il y a beaucoup d'inquiétudes (...) sur la possibilité d'une escalade dans la région qui conduise à une guerre totale", a déclaré à l'AFP, au siège de l'ONU à New York, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty. Il a mis en garde contre "des effets négatifs" de ce conflit à la frontière israélo-libanaise sur les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement palestinien Hamas à Gaza.
Le chef de la diplomatie égyptienne — Le Caire est médiateur dans le conflit armé qui ravage depuis près d'un an le petit territoire palestinien et a fait plus de 40.000 morts — est à New York en prélude de la "semaine de haute intensité" de l'Assemblée générale des Nations unies, où convergent les dirigeants du monde entier.
Au Moyen-Orient "ne serait dans l'intérêt d'aucun camp"
"L'Égypte, aux côtés du Qatar et des États-Unis (les deux autres pays médiateurs, Ndlr), est complètement déterminée et impliquée pour continuer" les efforts dans l'espoir de sceller une trêve entre Israël et le Hamas. Si "tous les éléments d'un accord sont en place", a souligné Badr Abdelatty, "le problème demeure le manque de volonté politique du côté israélien".
Le ministre, dont le pays a signé un accord de paix avec Israël, a dénoncé les "mesures provocatrices" du gouvernement de Benjamin Netanyahu contre le groupe libanais chiite pro-iranien Hezbollah, allié du Hamas, un mouvement islamiste palestinien sunnite. "Nous discutons avec nos partenaires régionaux et internationaux, y compris les États-Unis, sur l'importance d'œuvrer à mettre fin à l’escalade et aux mesures unilatérales et provocatrices que prend Israël", a-t-il fait valoir.
Répétant ce que martèlent les États-Unis, l'Union européenne et l'ONU, le chef de la diplomatie égyptienne a prévenu qu'une éventuelle conflagration régionale au Moyen-Orient "ne serait dans l'intérêt d'aucun camp". Badr Abdelatty est à New York après une visite à Washington, où il s'est entretenu avec un conseiller de la Maison-Blanche, Amos Hochstein, qui conduit des tractations pour parvenir à une trêve sur la frontière israélo-libanaise.
Et mercredi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a fait savoir qu'il s'était engagé à intensifier ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, lors d'un entretien au Caire avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken. Israël et le Hezbollah au Liban ont échangé de nouvelles menaces dimanche sur fond d'une montée des violences transfrontalières, la communauté internationale appelant à la retenue face aux craintes d'un embrasement. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, s'est ainsi alarmé sur CNN que le Liban devienne un "autre Gaza".