Les combattants de l'organisation État islamique (EI) ont probablement exécuté plus de 300 policiers irakiens il y a trois semaines et ont jeté leurs corps dans une fosse commune près de la ville d'Hammam al Alil au sud de Mossoul, rapporte l'organisation Human Rights Watch jeudi.
Abattus, décapités et jetés dans une fosse. Un journaliste de Reuters s'est rendu sur le site du charnier où, selon les habitants, les djihadistes ont jeté les corps de leurs victimes après les avoir abattues ou décapitées. Selon les habitants, au moins 200 personnes ont été exécutées dans les semaines qui ont précédé le retrait des combattants de Daech. HRW précise que les anciens policiers ont été séparés d'un groupe d'environ 2.000 personnes originaires des villages et villes proches que les djihadistes avaient pris comme boucliers humains. Ces civils ont été contraints d'accompagner leurs ravisseurs dans leur retraite vers le nord, en direction de Mossoul et de Tal Afar.
Des tirs pendant trois nuits. Un paysan raconte avoir vu quatre grands camions dans lesquels les combattants de l'EI avaient entassé 100 à 125 hommes, dont certains étaient d'anciens policiers. Les véhicules sont passés devant un collège agricole proche d'un site transformé en charnier. Un autre témoin, habitant de Hammam al Alil, a raconté avoir entendu des rafales d'armes automatiques pendant trois nuits d'affilée dans cette zone. "Il s'agit d'une nouvelle preuve des horribles exécutions de masse commises par l'EI contre d'anciens membres des forces de l'ordre à et autour de Mossoul", a commenté Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. "L'EI doit être tenu responsable de ces crimes contre l'humanité", a-t-il ajouté.