Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s'est rapproché d'Alep et se trouvait vendredi à une dizaine de km de la périphérie nord de cette deuxième ville de Syrie après avoir chassé les groupes rebelles de plusieurs positions, selon une ONG.
La situation d'Alep. La ville d'Alep, dans le nord du pays en guerre, est divisée depuis juillet 2012 entre des secteurs ouest aux mains du régime et secteurs est sous contrôle des rebelles du Front Al-Nosra et ses alliés islamistes et de groupes insurgés locaux. L'armée du régime contrôle également des zones hors des limites nord de la cité.
"La plus grande avancée de l'EI vers Alep". "L'EI n'a jamais été aussi proche de la ville même d'Alep, c'est sa plus grande avancée vers" cette ex-capitale économique de Syrie ravagée par les combats depuis trois ans, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon cette ONG, qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie, l'EI, au prix de violents combats durant la nuit et jusqu'à 05H00 (02H00 GMT), a chassé des groupes rebelles des localités de Tall Qrah, Tall Soussine, Kafar Qares mais surtout de la base de Madrassat al-Mouchatt (école d'infanterie).Cette base était aux mains des rebelles depuis 2012.
"Nous n'avons pas peur". Avec la prise de ces positions, l'EI est à un peu plus de 10 km de la périphérie nord de la ville et surtout à 3 km de la zone industrielle de Cheikh Najjar qui est aux mains du régime et est située hors des limites de la ville. "Les jihadistes sont désormais près de la ligne de front avec les troupes du régime de Bachar al-Assad", a ajouté le chef de l'OSDH. "Nous n'avons pas peur car nous pouvons compter sur l'aviation et l'armée russes. L'EI est très proche des positions de l'armée mais je pense que le groupe est assez intelligent pour ne pas attaquer car il sait qu'il y aura immédiatement une riposte foudroyante de l'aviation russe", a expliqué Mouzafar, un cuisinier de 32 ans, se trouvant dans le secteur gouvernemental du nord-est d'Alep.