Le leader du groupe Etat islamique en Afghanistan et dix de ses hommes ont été tués dans l'est du pays par un raid aérien, ont annoncé dimanche les responsables afghans.
Une opération américano-afghane. Dans un message à la presse, le Directorat de la sécurité (NDS) - les services de renseignements afghans - annonce la mort de "l'Emir de Daech (acronyme arabe de l'EI) Saad Arhabi, tué la nuit dernière à 22h05 dans le village de Jangal Kaley, district de Khogyani, dans la province du Nangarhar avec dix de ses combattants". Selon le NDS, il s'agissait d'une "opération conjointe entre les forces aériennes afghanes et étrangères", c'est-à-dire américaines, les seules de la coalition de l'Otan à conduire des bombardements aériens. "Deux bases (de l'EI) et un nombre important d'armes et de munitions ont été détruites" ajoute le NDS.
Le porte-parole du gouverneur provincial du Nangarhar, Attaullah Khogyani, a également annoncé la mort du responsable "dans une opération conjointe". "Saad Arhabi avait pris la tête de l'EI après la mort de son prédécesseur (Abdul) Hassib Logari" tué dans une frappe américaine en avril 2017. Le Pentagone avait alors estimé que la mort de Logari allait "sérieusement affecter les opérations de l'EI en Afghanistan et aider à son élimination".
De lourdes défaites pour Daech. Dans un communiqué, le porte-parole de la présidence afghane, Shahhussain Murtazawi s'est félicité dimanche de la mort de l'émir au Nangarhar, affirmant qu'elle "témoigne de la détermination du gouvernement à lutter contre le terrorisme". "Daech a subi de lourdes pertes en Afghanistan" a-t-il remarqué.
C'est le quatrième responsable du groupe "EI au Khorasan", l'appellation antique de la région, tué depuis son apparition en Afghanistan fin 2014. L'EI a été chassé de ses places-fortes dans les districts du Nangarhar, dans l'est, par les raids américains et afghans et les talibans lui ont infligé de lourdes défaites dans les provinces du nord, Jawzjan et Sar-e-Pul. Mais simultanément le groupe a multiplié les attentats meurtriers contre les civils, à Kaboul et Jalalabad notamment, la capitale provinciale du Nangarhar.