L'Erythrée a accusé lundi l'Ethiopie, à laquelle l'a opposé un conflit meurtrier entre 1998 et 2000, d'une attaque à sa frontière, tandis qu'Addis-Abeba a affirmé ne pas avoir eu connaissance de ces combats.
Des versions contradictoires. L'Ethiopie "a déclenché une attaque contre l'Érythrée sur le front de Tsorona", dimanche a indiqué le ministère érythréen de l'Information dans un communiqué. "Que nous sachions, il n'y a pas d'affrontements", a de son côté annoncé le porte-parole du gouvernement éthiopien Getachew Redda. L'Erythrée a obtenu son indépendance de l'Ethiopie en 1991 après trois décennies de guerre. Une nouvelle guerre l'a opposée à l'Ethiopie de 1998 à 2000. Les deux pays demeurent ennemis et leurs forces se surveillent de près le long de la frontière lourdement fortifiée.
"Esclavage", "torture"... Au début du mois de juin, une commission mise en place par l'ONU a annoncé qu'elle "a de bonnes raisons de croire que des crimes contre l'humanité, tels que l'esclavage, l'emprisonnement, la disparition forcée, la torture et d'autres actes inhumains, comme la persécution, le viol et le meurtre, ont été commis en Erythrée depuis 1991". Le rapport souligne aussi que "les Érythréens sont confrontés à un service national illimité, à des détentions arbitraires, à des discriminations basées sur la religion ou l'ethnie, à des violences sexuelles et à des meurtres".