L'Arabie saoudite et ses alliés se réunissent mercredi au Caire pour décider des démarches futures face au Qatar qui a jugé "irréalistes" leurs demandes pour mettre fin à la crise du Golfe. La réunion, qui doit débuter à 13 heures (heure française), entre les chefs de la diplomatie de l'Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et d'Egypte intervient à l'expiration d'un ultimatum fixé par ces quatre pays arabes au Qatar pour qu'il réponde à une liste de 13 demandes.
Accusé de soutenir "le terrorisme". L'Arabie et ses alliés ont engagé le 5 juin un bras de fer avec ce petit émirat riche en gaz qu'ils accusent de soutenir "le terrorisme" et d'entretenir des relations trop étroites avec l'Iran, grand rival de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. Outre la rupture des relations diplomatiques, ils ont imposé à Doha des sanctions économiques, lui interdisant leur espace aérien. Pour mettre fin aux sanctions, l'Arabie et ses alliés ont adressé à Doha une liste de demandes, lui intimant de s'y plier d'ici le 2 juillet puis étendant de deux jours cet ultimatum. Ils réclament entre autres la fermeture d'une base militaire turque et de la télévision Al Jazeera, jugée trop agressive par Ryad et ses alliés, ainsi que la réduction des relations de Doha avec l'Iran.
Le Qatar a répondu. Le Qatar a répondu à ces exigences lundi dans un message au Koweït qui joue le rôle de médiateur pour tenter de mettre fin à la crise. L'Arabie saoudite et ses alliés ont confirmé mercredi qu'ils avaient reçu la réponse de Doha à leurs requêtes. Si le contenu de la réponse n'a pas été dévoilé, les déclarations du ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani mardi ne laissent guère de doutes sur le rejet des demandes. "La liste est irréaliste et irrecevable", a déclaré le chef de la diplomatie à Doha lors d'une conférence de presse avec son homologue allemand Sigmar Gabriel.
Préserver ses liens ou divorcer. La liste "ne porte pas sur le terrorisme, elle appelle à mettre fin à la liberté d'expression", a accusé Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani. Doha juge que ses voisins tentent de porter atteinte à sa souveraineté dans sa politique étrangère. Mardi, l'émir du Koweït a transmis un message au Qatar, selon l'agence de presse officielle qatarie QNA, sans en dévoiler le contenu. "Nous sommes devant un tournant historique qui n'a rien à voir avec la question de souveraineté", a rétorqué mardi un ministre d'Etat émirati, Anwar Gargash, sur Twitter. Le Qatar doit choisir entre "préserver (ses liens avec ses voisins) ou divorcer".
Le ministre émirati des Affaires étrangères et de la Coopération cheikh Abdallah ben Zayed a toutefois estimé mardi qu'il était "prématuré" de parler de mesures supplémentaires contre le Qatar dans le cas où ce pays, mis au ban depuis un mois, n'adhère pas aux exigences de ses adversaires. Il a de nouveau accusé le Qatar d'avoir "autorisé, donné refuge et incité au terrorisme", espérant que Doha "suivra la voie de la sagesse".