Sale temps pour Dilma Rousseff. La présidente brésilienne fait actuellement face à une fronde monstre dans son pays. Au plus bas dans les sondages, Dilma Rousseff a encore pu constater l'étendue de son impopularité dimanche.
Près de 900.000 Brésiliens - deux millions selon les organisateurs - ont manifesté pour exiger le départ de la présidente de gauche, embourbée dans une triple tempête économique, politique et de corruption. Au moins 866.000 personnes vêtues de vert et jaune ont défilé dans le calme et dans une ambiance familiale à travers tout le pays, selon les dernières estimations de la police.
Manifestations dans plus de 100 villes du pays. C'est plus qu'en avril dernier quand 600.000 Brésiliens avaient manifesté, mais moins qu'en mars où de un à trois millions, selon les sources, étaient descendus dans les rues. Les organisateurs - des mouvements citoyens de droite soutenus par une partie de l'opposition - ont estimé quant à eux à "deux millions" - dont un million à Sao Paulo - le nombre de participants à ces manifestations organisées dans plus de 100 villes du géant émergent d'Amérique latine.
"Non à la corruption". Agitant des drapeaux brésiliens, les anti-gouvernement ont exigé la démission ou la destitution de la présidente Rousseff. Ils arboraient des pancartes portant les inscriptions "Dehors Dilma!" et "Non à la corruption!", en référence au tentaculaire scandale politico-financier de corruption qui a coûté plus de 2 milliards de dollars au géant pétrolier public Petrobras. A Rio de Janeiro, qui accueillera dans un an les jeux Olympiques, le parcours de l'épreuve test de cyclisme a été en partie modifié pour permettre une manifestation le long de la plage de Copacabana.
8% de popularité. L'ex-guerillera torturée sous la dictature militaire a récemment affirmé qu'elle ne céderait "ni aux pressions ni aux menaces", rappelant qu'elle tenait sa légitimité du vote populaire. Elle compte sur les divisions et intérêts divergents de ses adversaires pour traverser la tempête. Dilma Rousseff, 64 ans, qui a entamé son deuxième mandat en janvier après une difficile réélection fin octobre, a vu en quelques mois sa popularité chuter brutalement à un niveau historiquement bas de 8%.