Les forces irakiennes sont reparties à l'assaut contre le groupe Etat islamique à Mossoul. Sur la ligne de front, tout près de la vieille ville, où sont retranchés la plupart des djihadistes, des civils qui se cachaient dans les maisons viennent d'être poussés à fuir. L'envoyée spéciale d'Europe 1 les a croisés.
"Ils nous ont donné cinq secondes". Aux portes de la vieille ville, les soldats tentent de percer les défenses djihadistes quand ils voient soudainement une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants traverser le front. "Daech est inhumain", hurle un homme qui marche en tête. Les soldats demandent aux civils de ralentir, personne n'écoute. Tous n'ont qu'une idée en tête : s'éloigner des tireurs qui ont investi leurs maisons. "On était cachés chez nous. Daech nous a demandé de sortir et d'aller ailleurs. Ils criaient 'Sortez ! Sortez !' Ils nous ont donné cinq secondes pour dégager. Ils ont commencé à compter puis à tirer en l'air. On a décidé de prendre la route et là, ils nous ont vraiment tiré dessus."
Des victimes des frappes de la coalition. Un enfant hurle. Une balle a tué son père pendant la fuite. Dans les bras d'un soldat irakien, une fillette saigne. Un éclat d'obus s'est planté dans sa jambe, dit son père affolé. Les militaires arrêtent un jeune dans la foule soupçonné d'être djihadiste. Le médecin, lui, panse les plaies d'une femme inconsciente. "Aujourd'hui, il y a plusieurs blessures légères mais aussi des blessés graves. Ils ont été touchés aux jambes, aux mains, à la tête notamment par des éclats d'obus", décrit-il. Un officier s'empresse de préciser : "C'est Daech qui a tiré." C'est peut-être vrai, même si à l'écart, un homme confie que l'armée irakienne a fait plusieurs morts dans son quartier.