Le parti conservateur allemand CDU a élu vendredi une fidèle d'Angela Merkel à sa tête, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui remplace à ce poste la chancelière, contrainte de le quitter après 18 ans de règne.
"Merkel 2", "Merkel bis", "Mini-Merkel". Annegret Kramp-Karrenbauer est baptisée le plus souvent par ses initiales "AKK", mais aussi par ses détracteurs "Merkel 2", "Merkel bis" voire un peu dédaigneusement "Mini-Merkel", en raison de sa fidélité à la chancelière, qu'elle remplace à ce poste. Elle va désormais avoir fort à faire pour maintenir la cohésion des démocrates-chrétiens de la CDU, après n'avoir été élue à la tête du mouvement qu'avec une courte majorité de 51,7%, face à un opposant au cap centriste de la chancelière, Friedrich Merz, qui lui prônait un virage à droite.
Avec cette catholique de 56 ans, les délégués de la CDU, un parti qui a gouverné l'Allemagne pendant un demi-siècle au cours des 70 ans écoulés, ont, ils est vrai, choisi une certaine continuité : cette femme assume globalement l'héritage "merkelien". Annegret Kramp-Karrenbauer a ainsi exclu de repositionner le mouvement du centre vers la droite dure, dans l'espoir de récupérer les électeurs conservateurs tombés dans l'escarcelle de l'extrême droite. Pour elle, il est plus pertinent d'"élargir le centre", d'autant plus que le parti perd aussi des voix en direction des écologistes.
Des convictions plus radicales que son modèle. Au-delà, celle qui est entrée au parti il y a près de 40 ans a son propre parcours et ses convictions aussi, pour certaines nettement plus radicales que celles de son modèle, sur les sujets de société et la politique migratoire.
Elle s'en est pris en particulier au mariage pour tous légalisé par le gouvernement Merkel, qu'elle considère comme une "erreur", car susceptible d'ouvrir la voie à "d'autres revendications comme un mariage entre proches parents ou plusieurs personnes". Elle a aussi plaidé pour une expulsion immédiate de tout réfugié reconnu coupable d'actes criminels, y compris des Syriens.