Les démocrates du Congrès américain ont mis en garde lundi les républicains pour qu'ils n'entravent pas les enquêtes en cours sur d'éventuels contacts l'an dernier entre des proches de Donald Trump et le renseignement russe, et sur l'interférence de Moscou dans la présidentielle américaine. La Maison-Blanche a admis la semaine dernière être intervenue auprès de la police fédérale (FBI), ainsi qu'auprès de la CIA selon des médias, pour qu'elle réponde à ces allégations.
Des pressions de l'administration Trump sur la CIA et le FBI. Mais selon les démocrates, l'administration du président Donald Trump risque par ces pressions de contrarier le travail engagé par les agences de renseignement et les commissions au Congrès, sur ces contacts présumés et l'interférence de la Russie dans la présidentielle américaine.
"Ce n'est pas comme ça qu'on mène une enquête impartiale qui conduit là où les faits nous mènent", a affirmé le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. "Cela donne assurément l'apparence (...) d'un manque d'impartialité".
Les démocrates ne veulent pas "d'interférences politiques." Pour Mark Toner, chef des démocrates à la commission du renseignement du Sénat, "il ne devrait pas y avoir d'interférence politique", sinon "cela va orienter les conclusions qui sortiront" de ces enquêtes.
L'administration Trump rejette les allégations, rapportées par plusieurs médias dont le New York Times, et qui proviendraient de sources du renseignement selon lesquelles le président de la campagne de Donald Trump, Paul Manafort, et d'autres conseillers auraient communiqué avec des responsables du renseignement russe avant l'élection du 8 novembre.
La Maison-Blanche cible les "fausses informations" du New York Times. Ces contacts auraient eu lieu au moment où la Russie interférait, selon le renseignement américain, dans la campagne présidentielle, dans le but de discréditer la démocrate Hillary Clinton. La Maison-Blanche a admis la semaine dernière avoir demandé au FBI de l'aider à combattre ce qu'elle appelle les "fausses" informations du New York Times, en rendant publiques ses propres informations.
"Ca a commencé avec le FBI qui a attiré notre attention en disant que l'histoire dans le Times n'était pas exacte", a affirmé lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer.
"Tout ce que nous avons dit c'est : "c'est super, pouvez-vous dire la même chose aux autres journalistes?".
Après que le FBI a refusé de s'exprimer, la Maison-Blanche a cherché de l'aide auprès des présidents des commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants, respectivement Richard Burr et Devin Nunes.
"Pas d'éléments" indiquant un dialogue selon une commission de la Chambre des Représentants. "Tout ce que nous cherchions c'était d'avoir des informations exactes", a ajouté Sean Spicer, se défendant de commentaires inadéquats. Devin Nunes a affirmé lundi ne pas avoir de preuves de contacts entre des proches de Donald Trump et le renseignement russe.
"Ici à la commission, nous n'avons pas encore d'éléments prouvant qu'ils ont parlé aux Russes", a déclaré Devin Nunes à des journalistes. "Et ce que beaucoup de gens m'ont dit c'est qu'il n'y a rien là-dessus".
Les démocrates souhaitent une commission bipartisane. Son adversaire démocrate dans la même commission Adam Schiff a affirmé ne "pas avoir encore obtenu de preuves". "Il est donc prématuré pour nous de dire que nous sommes parvenus à une conclusion sur cette question de la collusion" entre Donald Trump et la Russie, a-t-il déclaré. Des démocrates ont appelé à la création d'une commission bipartisane et à la nomination d'un procureur indépendant sur cette affaire.
Le FBI, la CIA et d'autres agences enquêtent sur cette interférence, menée selon le renseignement américain avec l'aval du président russe Vladimir Poutine. Moscou a toujours nié être intervenue dans l'élection américaine. Donald Trump a fait, pendant la campagne, l'éloge de Vladimir Poutine et souhaite une amélioration des relations entre les deux pays.