43 millions d’euros : c’est le coût que représente la scolarisation de 4.000 enfants étrangers – dont 2.700 français - porteur d’un handicap dans des établissements spécialisés belges. Une situation qui inquiète la députée belge Christie Morreale, particulièrement sensible à cette problématique. Elle a donc interpellé, début mai, la nouvelle ministre belge de l’Education à ce sujet.
" Chaque matin, un taxi vient le prendre pour faire 1h30 de trajet jusqu’à son école "
Actuellement, beaucoup de jeunes Français handicapés ne trouvent pas de place, dans leur pays, dans des centres spécialisés où ils pourront suivre une scolarité traditionnelle, dans un cadre adapté. La Belgique voisine, offre, elle, cette possibilité. Une solution qui séduit beaucoup de parents d’enfants porteurs de handicap.
"Nous n’avons pas obtenu de place en IME (instituts médico-éducatifs) alors nous l’avons scolarisé en Belgique dans une structure adaptée", explique à Europe 1, le père d’Antoine, 13 ans, scolarisé à Tournai depuis quatre ans. "Chaque matin, un taxi vient le prendre pour faire 1h30 de trajet jusqu’à son école. Le soir, c’est la même chose. Mais on n’a pas le choix", ajoute-il.
Christie Morreale reconnaît qu’il existe un manque de structures en France poussant les parents à inscrire leurs enfants de l’autre côté de la frontière. "Nous parlons d’enfants qui sont contraints de venir en Belgique pour bénéficier d’un enseignement adapté à leurs besoins et un service de qualité. Il n’est évidemment pas question de revenir là-dessus, ce n’est pas en soi un problème", assure la députée. "En revanche, ce qui pose problème, c’est le coût, qui est de plus de 40 millions d’euros, à la charge de la Fédération Wallonie-Bruxelles", précise-t-elle.
" Certains élèves polyhandicapés se voient refuser une place à l’école "
L'élue souhaite qu’une solution soit trouvée avec la France. "Il faut envisager une solution qui passerait par une aide financière de la part de la France pour éviter à la Belgique de devoir supporter à elle seule cette dépense", explique l’élue.
Le coût engendré par les élèves français diminue d’autant les moyens alloués aux établissements belges. "Certains élèves polyhandicapés se voient refuser une place à l’école faute de financements pour mettre en place les moyens nécessaires à sa prise en charge", détaille Christie Morreale.
La ministre de l’Education belge, Marie-Martine Schyns, a indiqué qu’elle souhaitait au plus vite prendre rendez-vous avec son homologue française, Najat Vallaud-Belkacem. Mais du côté français on assure ne pas encore avoir été contacté.
François Hollande devrait annoncer, jeudi, de nouvelles mesures notamment sur la scolarisation des enfants porteurs de handicap, lors de la Conférence nationale sur le handicap. "Ca va déjà résoudre bien des problèmes", dit-on dans l’entourage dans la ministre de l’Education.