Washington n'a "jamais donné d'armes lourdes" à la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), a affirmé jeudi à Beyrouth le chef de la diplomatie Rex Tillerson attendu plus tard en Turquie.
"Aucune arme lourde à reprendre". La milice des YPG, classée groupe "terroriste" par Ankara, a été un allié incontournable des États-Unis dans la lutte contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. La Turquie a accusé les Etats-Unis d'armer les YPG et leur a demandé de désarmer cette milice. "Nous n'avons jamais donné d'armes lourdes aux YPG, donc il n'y en a aucune à reprendre", a dit Rex Tillerson, interrogé sur cette question lors d'une conférence de presse à Beyrouth. Il doit se rendre en Turquie après sa visite à Beyrouth.
Erdogan joue l'offensive face aux États-Unis. Le 6 février, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les États-Unis d'avoir envoyé 5.000 camions et 2.000 avions transportant des armes dans des territoires sous contrôle des forces kurdes dans le nord de la Syrie. "Où envoyez-vous ça ? Qu'est ce que cela a à faire dans le nord de la Syrie ? (...) S'il vous plait, donnez-nous la réponse à cette question. Et si vous dites que vous les envoyez pour la lutte contre Daech, nous ne pourrons pas vous croire", a martelé Recep Tayyip Erdogan, en utilisant un acronyme en arabe de l'EI.
Les kurdes, opprimés sous le régime du clan Assad. En janvier, la Turquie a lancé une offensive contre l'enclave kurde d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, pour chasser de sa frontière les combattants des YPG. Estimés à 15% de la population, opprimés pendant des décennies sous le régime syrien du clan Assad, les Kurdes ont profité de la guerre déclenchée en 2011 en Syrie pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent, dans le nord et le nord-est du pays.