La président des Etats-Unis, Barack Obama, a annoncé mercredi, au moment de recevoir Aung San Suu Kyi à la Maison-Blanche, que la Birmanie bénéficierait de nouveau des préférences tarifaires qui avaient été suspendues lorsque la junte militaire était au pouvoir. Dans un courrier adressé au Congrès, M. Obama a annoncé que la Birmanie, qui a effectué une transition démocratique spectaculaire après des décennies d'isolement, bénéficierait de nouveau du Système généralisé de préférences (GSP) réservé aux pays les moins avancés. Il a pour but d'augmenter leurs recettes d'exportation, de favoriser leur industrialisation et d'accélérer le rythme de leur croissance économique.
Vers la fin de toutes les sanctions. Ce pays d'Asie du Sud-Est reste cependant encore soumis à des sanctions américaines, Washington maintenant en particulier une liste noire de plus de 100 personnes accusées d'être liées à l'ancienne junte. Dans un pays où l'armée conserve d'importants intérêts économiques et une grande influence politique (un quart des sièges au Parlement grâce à des députés non élus), Washington cherche un difficile équilibre : démontrer que le processus de démocratisation n'est pas achevé tout en s'assurant que les sanctions n'empêchent pas les investissements susceptibles d'améliorer la vie quotidienne des Birmans. Dans ce but, Barack Obama a décidé de faire un pas en avant. "Les Etats-Unis sont désormais prêts à lever les sanctions imposées à la Birmanie depuis longtemps", a déclaré le président américain après son entrevue avec Aung San Suu Kyi. Déjà, en mai, les Etats-Unis avaient déjà réduit les restrictions dans les secteurs bancaire, minier et du bois.
Une icône de la démocratie. Aung San Suu Kyi, ancienne opposante devenue ministre des Affaires étrangères de son pays, est arrivée à la Maison Blanche en fin de matinée pour une rencontre avec M. Obama dans le Bureau ovale. La "dame de Rangoun", 71 ans, dispose également du titre de conseillère spéciale d'Etat qui lui permet de piloter le gouvernement en dépit d'une Constitution héritée de la junte lui interdisant d'être présidente. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), a été porté au pouvoir par les législatives de novembre 2015, premier scrutin libre depuis des décennies, quatre ans après l'auto-dissolution de la junte militaire en 2011.