Les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et les autorités colombiennes ont laissé passer mercredi la date limite fixée à la conclusion d'un accord de paix mais vont continuer les discussions à La Havane, a dit un responsable du gouvernement.
Un objectif hors de portée. "En toute honnêteté, nous devons informer l'opinion qu'en ce moment, il y a encore d'importantes différences avec les Farc", a dit à des journalistes Humberto de la Calle, négociateur en chef du gouvernement. Le gouvernement du président colombien Juan Manuel Santos et les rebelles des Farc s'étaient fixé au 23 mars la date limite pour parvenir à un accord global. Les deux parties ont fait savoir récemment que cet objectif était hors de portée, principalement pour des questions liées à la sécurité des rebelles après leur éventuel désarmement.
Trois ans de négociations. Depuis 1964, le conflit a causé la mort de 220.000 personnes et en a déplacé des millions. Depuis plus de trois ans, les autorités et les rebelles tentent de trouver à La Havane un accord de paix pour le soumettre ensuite à l'approbation des électeurs colombiens, tandis qu'une mission de l'Onu superviserait le désarmement des Farc. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré lundi les négociateurs, y compris ceux des Farc pour la première fois, à l'occasion de la visite historique de Barack Obama à Cuba. Les rebelles ont salué l'engagement américain, dont ils disent qu'il pourrait faire avancer les négociations et favoriser la protection de ses combattants, une fois qu'ils auront rendu les armes.
Résurgence de groupes paramilitaires. En janvier, les Etats-Unis avaient soutenu une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu pour mettre en place une mission d'observateurs internationaux chargés d'expertiser tout accord de paix. Les rebelles se sont inquiétés récemment de la résurgence de groupes paramilitaires de droite, vus comme une menace pour les Farc une fois désarmés.