Les Iraniens aux urnes, pour ou contre la poursuite de l'ouverture

© ATTA KENARE / AFP
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Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés à se prononcer pour renouveler deux instances dominées par les conservateurs.

Les Iraniens seront-ils pour ou contre plus d’ouverture dans leur pays ? Ils sont 55 millions appelés à se rendre aux urnes vendredi pour deux scrutins : le renouvellement du Parlement et de l'Assemblée des experts, l’institution chargée de nommer et éventuellement démettre le G uide suprême.

Rohani face aux conservateurs. Ces élections sont les premières depuis la conclusion en juillet d'un accord entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien. Ce texte doit permettre à l'Iran de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales.

Les Iraniens vont donc se prononcer sur la poursuite ou non de la politique d'ouverture du président modéré Hassan Rohani. Ce dernier mise sur l'accord nucléaire avec les grandes puissances pour renforcer son pouvoir face aux conservateurs dont le Guide suprême Ali Khamenei.

Mettre en place une politique de réformes. Ce dernier a d’ailleurs été l'un des premiers à voter dans une mosquée située dans le complexe où il réside à Téhéran. "Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l'Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l'Iran", a estimé le Guide après son vote. "Nous avons des ennemis", a-t-il ajouté sans les nommer, mais il exprime régulièrement sa méfiance à l'égard des puissances occidentales, en premier les Etats-Unis, accusés de chercher "à s'infiltrer" en Iran.

En votant au ministère de l'Intérieur qui organise les élections, le président Hassan Rohani a de son côté déclaré que son gouvernement voyait dans ce scrutin "une immense marque de confiance" et que l'ensemble des institutions qui en sont responsables allaient garantir qu'elles soient "légitimes et saines".               

Le président Rohani, élu en 2013, mise sur l’avancée majeure que représente l’accord avec l’Occident pour inverser la tendance au profit de ses soutiens réformateurs et modérés, en particulier au Parlement. Cela l'aiderait, notamment via les investissements étrangers attendus, à mettre en place une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son mandat en 2017.

500 femmes candidates au Parlement. Les Iraniens ont à choisir parmi 4.844 prétendants, dont près de 500 femmes, pour renouveler les 290 membres du Parlement et parmi 159 candidats, tous des hommes, pour pourvoir les 88 sièges de l'Assemblée des experts.

Les réformateurs avaient en partie boycotté les législatives de 2012 pour protester contre la réélection qu'ils jugeaient frauduleuse du président populiste conservateur Mahmoud Ahmadinejad trois ans auparavant. Ils sont cette année au rendez-vous, même si leurs principaux dirigeants ont été écartés par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution, un organe conservateur qui a un droit de veto sur tout candidat à des élections nationales en Iran.