C'est le référendum que les opposants du mariage pour tous n'ont pas obtenu. Les bureaux de vote ont ouvert vendredi pour que les Irlandais disent s'ils acceptent d'inscrire une nouvelle phrase dans leur Constitution : "Le mariage peut être contracté selon la loi entre deux personnes sans distinction de sexe". En somme, les 3,5 millions d'électeurs que compte le pays doivent décider d'autoriser le mariage pour les couples homosexuels.
Le camp du oui part largement en tête, selon les derniers sondages. Un sondage du Irish Times/Ipsos donnait le "oui" largement en tête à 58% et le "non" à 25%, laissant 17% d'indécis. Il y a un an, rappelle le journal britannique The Independent, près de 80% des Irlandais se disaient favorables à l'union pour les couples de même sexe.
Tous les partis "pour", les Eglises tente de contrer. Les quatre grands partis, mais aussi les médias, se sont largement prononcés en faveur du "oui". Seules les organisations religieuses, catholiques mais aussi pentecôtistes et évangélistes, ainsi quelques groupes de pression conservateurs se sont prononcés contre. Mais, comme le précise à Europe 1 Laurent Colantonio, maître de conférence à l'université de Poitiers et spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Irlande, "ils n'ont pas réussi à mobiliser dans la rue comme en France".
Ces sondages favorables au "oui" s'inscrivent dans la continuité d'une série de réformes mettant fin aux discriminations subies par les homosexuels. En 2010, le gouvernement a autorisé l'union civile pour tous les couples, puis leur a autorisé l'adoption en janvier 2015. L'Irlande pourrait donc non seulement devenir le 13e pays de l'Union européenne à abonder dans ce sens, mais aussi le premier au monde à autoriser le mariage pour tous par référendum.