Les migrants ont eclipsé le Brexit à Bruxelles

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Le Premier ministre anglais David Cameron jeudi à la fin de la première journée du sommet européen. © Emmanuel DUNAND / AFP
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Isabelle Ory avec M.S. , modifié à
Les discussions sur le Brexit ont été retardées lors du sommet européen par la brûlante question des réfugiés.

Au sommet de Bruxelles réunissant les chefs d'Etats des membres de l'Union européenne jeudi, on s’attendait à un bras de fer sur la Grande-Bretagne. Mais c’est la question des migrants qui a occupé le devant de la scène. Pendant six heures dans la nuit de jeudi à vendredi, les dirigeants européens se sont une nouvelle fois écharpés sur le sujet. Ils ont décidé d’un nouveau sommet extraordinaire dans quinze jours.

Les jours de l'espace Schengen comptés ? Cette fois-ci, le compte à rebours vers le retour des frontières nationales est bel et bien enclenché et l’histoire retiendra peut-être que c’est l’Autriche qui a provoqué la fin de Schengen. Vienne a décidé de ne plus laisser entrer que 80 demandeurs d’asile par jour sur son sol, c’est-à-dire quatre fois moins que le nombre de personnes qui entrent quotidiennement depuis le 1er janvier. Bruxelles a mis l’Autriche en garde et expliqué que cette mesure est contraire aux conventions de Genève. Mais le chancelier autrichien Werner Faymann a tenu bon devant ses partenaires. "Ça a mis beaucoup de nervosité parce que ça va ouvrir le débat dans d’autres pays", raconte un participant au dîner à huis clos. Toutes les portes risquent de se fermer une par une devant les migrants sur la route des Balkans. Ils seraient alors coincés en Grèce, pays déjà exsangue. "La Grèce risque de devenir un gigantesque centre de rétention à ciel ouvert", s’inquiète-t-on côté français.

Alors les 28 ont décidé de ne pas attendre un mois pour refaire le point sur leur stratégie et ils se sont donné rendez-vous dans quinze jours. Ils espèrent que d’ici là, les fameux hotspots, ces zones de tri, vont enfin jouer leur rôle et que les flux de migrants vont se tarir. Sinon, et ce diplomate de haut rang l’admet, "et bien il faudra passer au plan B : le retour des contrôles aux frontières".
 
Le Brexit discuté vendredi. En ce qui concerne le Brexit, il y a bien eu un tour de chauffe et des têtes-à-têtes entre chefs d’état pendant une partie de la nuit, mais ces tentatives ne sont pas allées très loin. Il reste de gros points noirs à résoudre et les dirigeants ont rendez-vous à 11 heures vendredi pour rentrer dans le vif du sujet. "La discussion n’a pas commencé, on a juste planté le décor", entend-on à Bruxelles. "Je ne suis pas sûr qu’on termine demain (vendredi, ndlr)", soupire même un dirigeant européen.