Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi que les opérations militaires menées par la Turquie dans le nord de la Syrie allaient s'étendre à la ville de Raqqa, fief de l'organisation État islamique (EI). Ankara a lancé le mois dernier une opération terrestre sans précédent, envoyant des chars et des militaires pour appuyer l'opposition syrienne qui a déjà délogé Daech ((acronyme arabe de l'EI) de plusieurs positions.
"Al-Bab", "Minjeb", puis "Raqqa". "Maintenant, nous avançons vers Al-Bab", a dit Recep Tayyip Erdogan, en référence à une ville du nord de la Syrie contrôlée par l'EI. "Après cela, nous allons avancer vers Minbej", tenue par les milices kurdes, "et vers Raqqa", a ajouté le chef de l'État lors d'un discours retransmis à la télévision.
Une offensive qui reste à définir. La ville de Raqqa, "capitale" autoproclamée de l'EI, est un objectif annoncé de la coalition antidjihadistes, mais les modalités d'une éventuelle offensive terrestre semblable à celle que mènent les forces irakiennes à Mossoul restent à définir.
Ça coince sur la participation des Kurdes. L'une des principales questions posées est celle de la participation ou non de milices kurdes, soutenues par Washington pour combattre l'EI, mais qu'Ankara considère comme "terroristes". Recep Tayyip Erdogan a affirmé avoir partagé ses intentions avec son homologue américain Barack Obama lors d'un entretien téléphonique mercredi. "Nous n'avons pas besoin de groupes terroristes comme le PYD (Parti de l'union démocratique) ou les YPG (Unités de protection du peuple, sa branche armée). Venez, expulsons ensemble Daech de Raqqa. Nous pouvons le faire ensemble, nous en avons la capacité", a insisté Recep Tayyip Erdogan lors de son discours.