Après avoir légalisé l'euthanasie il y a près de quinze ans, les Pays-Bas envisagent désormais d'autoriser l'aide au suicide pour les personnes âgées qui ont le sentiment d'avoir "accompli" leur vie, même si elles ne sont pas malades.
"Après avoir mûrement réfléchi". "Les personnes qui pensent, après avoir mûrement réfléchi, avoir achevé leur vie, doivent, sous de strictes conditions et selon des critères très précis, être autorisées à finir leur vie d'une manière qui leur semble digne", ont affirmé les ministre de la Santé et de la Justice dans une lettre adressée au parlement.
"Un assistant à la mort". Le futur texte, qui sera élaboré après des discussions avec des experts, ne portera que sur les personnes âgées mais le gouvernement n'a pas évoqué d'âge spécifique. Les personnes concernées "ne voient plus de possibilité pour donner un sens à leur vie, vivent mal leur perte d'indépendance, ont un sentiment de solitude", assure le gouvernement. "Mais pour pouvoir mettre en place leur fin de vie, elles ont besoin d'aide". Un "assistant à la mort", une personne avec une éducation médicale et des formations spécifiques, devra autoriser la procédure après avoir exclu qu'un traitement puisse effacer ce "souhait de mort".
64% des Néerlandais en faveur d'"une pilule de fin de vie". Pour Robert Schurink, président de l'Association néerlandaise pour une fin de vie volontaire, "ceci offre une solution", a-t-il affirmé au quotidien populaire AD : certaines personnes "étaient contraintes à des mesures drastiques comme le suicide ou arrêter de manger et de boire quand elles ne voulaient plus vivre." L'aide au suicide est pour le moment illégale aux Pays-Bas. Mais selon un sondage publié début 2016, 64% des Néerlandais sont favorables à la mise à disposition d'une "pilule de fin de vie" pour les personnes âgées qui le désirent.