Les relations entre Cuba et ses voisins continuent de se réchauffer après la réouverture, à l'été 2015, de l'ambassade américaine sur l'île. Le gouvernement de Raul Castro a annoncé vendredi la levée des restrictions de voyage par voie maritime pour tous les Cubains, une interdiction en vigueur depuis des dizaines d'années. Celle-ci rendait notamment illégales les traversées vers les États-Unis.
Passagers ou membres d'équipage. La mesure, qui entrera en vigueur dès mardi, permettra les allers-retours des Cubains en tant que passagers ou membres d'équipage de bateaux de marchandises ou de croisière, selon une communication officielle parue dans le quotidien du Parti communiste cubain Granma. Le gouvernement a décidé d'autoriser "l'entrée et la sortie des citoyens cubains, indépendamment de leur statut migratoire, en tant que passagers ou membres d'équipage", précise le texte.
Reprise des vols et des croisières. Cuba a consenti à supprimer ces restrictions de voyages qui pesaient sur les Cubains dans le cadre du processus de normalisation des relations avec les États-Unis initié en décembre 2014 et consacré en mars par la visite du président américain Barack Obama à La Havane. Cette nouvelle disposition - à laquelle s'ajoute la reprise des vols commerciaux entre les deux pays prévue cet été après une cinquantaine d'années d'interruption - permettra en théorie la reprise officielle des croisières. Le croisiériste américain Carnival avait reçu l'autorisation d'organiser des traversées entre les deux pays. Jusqu'ici, la compagnie n'avait pas accepté les réservations faites par des Cubains.
Vague d'immigration. Le récent rapprochement entre La Havane et Washington a provoqué ces derniers mois un afflux de migrants cubains, dont beaucoup ont traversé l'Amérique centrale pour rejoindre les États-Unis dans la crainte que le régime spécial d'immigration dont ils bénéficiaient chez le voisin du nord ne disparaisse. Selon l'institut Pew Research Center, qui cite des données officielles américaines, 27.296 Cubains ont rejoint les États-Unis entre septembre 2014 et juin 2015, un bond de 78% en un an.