Regain de tension dans la région. Au lendemain de l'annonce de Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, des tirs de roquettes directement attribués à l'Iran ont visé des positions israéliennes, provoquant une riposte de l'Etat hébreu en Syrie. Tel-Aviv a confirmé avoir frappé "presque toutes les infrastructures iraniennes" en Syrie.
"Ce sont des éléments de la brigade Al-Qods qui ont été pris pour cible, c'est-à-dire le bras armé des mollahs dans leurs opérations extérieures", explique Didier François, éditorialiste à Europe 1 et spécialiste des questions internationales. "Ces brigades ont également pris prétexte de ce conflit pour implanter un front iranien à la frontière nord d’Israël avec notamment des drones d’observation pour le commandement", poursuit-il.
Capables de frapper le territoire israélien. Israël a frappé "près de 50 lieux en représailles d'une salve de roquettes des Iraniens sur la partie du Golan" occupée par l'Etat hébreu. Mais est-ce que ce regain de tension est directement lié à la décision de Donald Trump sur le nucléaire iranien ? Pour Didier François, les tensions ont "commencé en février lorsque les Iraniens ont envoyé un drone armé survolé le territoire israélien", rapidement abattu par l'Etat hébreu. Mais l’objectif était ailleurs. "L’idée des Gardiens de la révolution était de démontrer qu’ils étaient capables de frapper le territoire israélien en cas d’intervention militaire contre leur programme nucléaire", poursuit-il.
Alliés de l'Iran dans la région. Pour autant, Israël ne veut pas se retrouver isoler dans la région. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou avait prévenu la veille le président russe Vladimir Poutine, soutien de l'Iran et de la Syrie, que des positions iraniennes allaient être visées. Le but : "éviter toute tension avec les troupes russes qui sont déployées en Syrie", explique Didier François. "Si Israël veut se débarrasser de la menace iranienne à ses frontières, il lui faut également éviter une confrontation générale avec tous les alliés de l'Iran dans la région", conclut-il.