: Le parti islamo-conservateur du président Erdogan largement en tête des législatives, selon les résultats partiels (TV). Les Turcs ont participé en masse dimanche à leur deuxième élection législative en cinq mois, avec l'espoir qu'elle apaise les tensions dans un pays divisé par la reprise du conflit kurde, la contagion jihadiste venue de Syrie et la dérive autoritaire du gouvernement.
Fermeture des bureaux de vote et attente des résultats.Les derniers bureaux de vote ont fermé leurs portes à 17h00 locales (14h00 GMT). Le dépouillement a immédiatement commencé et devrait rendre son verdict en soirée. Seul maître du pays mais de plus en plus contesté, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan espère prendre dimanche sa revanche sur le scrutin du 7 juin, où son parti avait essuyé un revers retentissant en perdant la majorité absolue qu'il détenait au Parlement depuis treize ans.
Un pays divisé par la reprise du conflit kurde. En juillet, le conflit armé qui oppose depuis 1984 les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces de sécurité turques a repris dans le sud-est à majorité kurde du pays, et enterré le fragile processus de paix engagé il y a trois ans. En outre, la guerre qui sévit depuis quatre ans en Syrie a débordé sur le sol turc. Après celui de Suruç (sud) en juillet, un attentat suicide perpétré par deux militants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara.
Le scénario le plus probable : "encore des turbulences". Nombre d'analystes doutent en outre de la volonté de M. Erdogan d'accepter un partage du pouvoir et anticipent déjà une nouvelle élection au printemps prochain. "Le scénario le plus probable reste le même: encore des turbulences", a résumé l'analyste Asli Aydintasbas, du Conseil européen sur les relations étrangères.