L'Espagne devra donner son feu vert pour que tout accord intervenant entre l'UE et le Royaume-Uni après le Brexit puisse s'appliquer au territoire de Gibraltar, selon un projet d'"orientations de négociation" des 27 publié vendredi.
Après le Brexit, "aucun accord entre l'UE et le Royaume-Uni ne pourra s'appliquer au territoire de Gibraltar sans un accord entre le Royaume d'Espagne et le Royaume-Uni", est-il écrit dans ce texte présenté vendredi à La Valette par le président du Conseil européen Donald Tusk. Les dirigeants des 27 pays restant dans l'UE devront adopter ces "orientations", éventuellement amendées, lors d'un sommet européen le 29 avril à Bruxelles.
96% des électeurs de Gibraltar contre le Brexit. Gibraltar a été cédée par l'Espagne à la Grande-Bretagne en 1713 et l'enclave britannique, qui compte 32.000 habitants sur 7 km2, se retrouvera exclue de l'Union quand le départ du Royaume-Uni sera effectif. 52% des Britanniques s'étaient prononcés en faveur d'une sortie de l'UE après le référendum de juin 2016, mais 96% des électeurs de Gibraltar avaient voté pour rester dans le giron européen. Madrid a formellement proposé en octobre au Royaume-Uni une souveraineté partagée qui "permettrait à Gibraltar de rester dans l'Union européenne" après la sortie des Britanniques. Cette offre avait déjà été soumise à référendum en 2002 et rejetée.
Gibraltar dépend de l'Espagne pour son approvisionnement. Sa florissante économie spécialisée dans les services financiers et les jeux en ligne profite aussi à l'Espagne, en employant quelque 10.000 travailleurs frontaliers.