Les djihadistes du groupe État islamique ont miné la ville antique de Palmyre, dans le désert du centre de la Syrie, faisant craindre un désastre pour ce site inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité. Le site est désormais truffé de mines et d'explosifs, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), un mois jour pour jour la conquête de Palmyre par les djihadistes, qui en ont chassé les troupes gouvernementales. Déjà tristement célèbres pour leurs destructions irrémédiables de trésors archéologiques en Irak, les jihadistes risquent d'effacer de la carte le joyau du désert syrien, et avec lui un pan de l'histoire du pays.
Des intentions incertaines. Il n'était cependant pas clair dans l'immédiat si l'intention des djihadistes était de menacer de s'en prendre à la ville antique pour empêcher les forces syriennes d'avancer, ou bien de faire sauter quoi qu'il arrive le site réputé pour ses colonnades torsadées romaines, ses temples et ses tours funéraires, a précisé l'OSDH. Mais une source au sein des services de sécurité syriens a assuré que le régime ne serait pas sensible à un tel chantage. "L'armée interviendra dans toutes les régions où se trouvent les terroristes pour les en chasser, y compris à Palmyre", a affirmé cette source. Un colonel connu pour avoir mis fin au blocus par les rebelles de la partie d'Alep contrôlée par le régime, a reçu la mission de reprendre Palmyre selon un responsable politique à Damas.
Des destructions au bulldozer. En avril, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait des jihadistes de l'EI détruire à coups de bulldozers, de pioches et d'explosifs le site archéologique irakien de Nimroud, joyau de l'empire assyrien fondée au 13e siècle. Dans les dix jours qui ont suivi la prise de Palmyre, l'EI a exécuté dans et à l'extérieur de la ville plus de 200 personnes, dont 20 abattus dans le théâtre antique. L'EI, qui a profité du conflit déchirant la Syrie depuis mars 2011 pour s'y implanter, contrôle désormais la moitié du pays, selon l'OSDH.