L'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi nouveau directeur général de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), l'emportant au troisième tour devant le Britannique David Nabarro.
"Un jour historique". C'est la première fois qu'un Africain va diriger l'OMS, une des agences de l'ONU les plus puissantes. "C'est un jour historique pour l'Ethiopie et pour l'Afrique", s'est exclamé à l'issue du vote l'ambassadeur éthiopien auprès de l'ONU à Genève, Negash Kibret. Le nouveau chef de l'OMS, une des plus influentes agences des Nations unies dont le siège est à Genève, prendra le 1er juillet la succession de la Dr Margaret Chan qui a dirigé l'institution pendant dix ans.
Une élection disputée. L'ex-ministre éthiopien de la Santé et chercheur renommé sur le paludisme, âgé de 52 ans, était arrivé déjà en tête du premier tour et du deuxième tour, mais n'avait pas obtenu la majorité des deux-tiers des voix requises. Son challenger, le Dr David Nabarro, 67 ans, a été envoyé spécial de l'ONU pour la lutte contre Ebola. Au premier tour, trois candidats se sont affrontés, mais celui qui a obtenu le moins de voix a été éliminé. Il s'agissait de la cardiologue et ancienne ministre de la Santé pakistanaise, le Dr Sania Nishtar. C'est la première fois que trois candidats se sont affrontés pour devenir directeur général de l'OMS, une institution critiquée pour son manque de transparence.
Un combat pour la santé et contre la pauvreté. Dans son intervention pour présenter sa candidature et son programme, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a raconté avoir perdu, alors qu'il était enfant, un frère qui n'avait pas reçu les médicaments nécessaires. Il avait alors indiqué "refuser d'accepter que les gens meurent parce qu'ils sont pauvres". "Je fais les promesses suivantes : travailler sans relâche pour concrétiser la promesse de garantir la couverture sanitaire universelle, veiller à ce qu'il y ait des ripostes solides dans les situations d'urgence", a-t-il déclaré dans son plaidoyer. En outre, le médecin éthiopien a indiqué qu'il renforcera "la santé et l'autonomie des pays" et "mettra la transparence au cœur de l'OMS".