L'Europe investit pour un retour de l'Homme sur la Lune. L'Agence spatiale européenne a annoncé mercredi l'octroi de nombreux contrats à des industriels européens, dont Airbus et Thales Alenia Space, dans le cadre d'une participation au programme américain lunaire Artemis et d'une campagne de retour d'échantillons de sol martien. Au total, 2,6 milliards d'euros seront mis sur la table par l'Europe d'ici la fin de l'année.
Une station spatiale va être construite
Artemis a pour objectif principal de poser, avec le véhicule spatial américain Orion, des astronautes sur la Lune en 2024. L'Agence spatiale européenne a attribué à Airbus la construction du troisième module de service de ce véhicule. Le constructeur se voit également attribuer le développement d'un projet d'atterrisseur lunaire. Il sera chargé de transporter "jusqu'à 1,7 tonne de fret vers n'importe quel endroit de la surface lunaire", selon l'entreprise.
Artemis comprend aussi une station spatiale orbitant autour de la lune, la "Lunar Gateway", dont l'assemblage doit commencer en 2023. Elle servira, pour au moins 15 ans, de laboratoire et de point d'étape pour les astronautes en route vers la Lune. Thales Alenia Space, une co-entreprise franco-italienne spécialisée dans les modules spatiaux pressurisés, a été chargée de développer le module d'habitation de la station.
"Le plus intéressant sur la Lune, c'est le pôle Sud"
Sur Europe 1, Didier Schmitt, de l'Agence spatiale européenne, décrit vendredi l'utilité du module de la station spatiale qui tournera autour de la Lune pour les astronautes : "Ça leur permet de vivre plusieurs semaines, un mois, voire plus, pendant qu'ils se préparent pour descendre sur la Lune, puis pour remonter et repartir."
En 1969, l'homme est déjà allé sur la lune. Mais cette fois, l'objectif est d'en explorer sa face cachée. "Effectivement, on a été sur la lune. Mais on a été au niveau de l'équateur. Le plus intéressant sur la lune, c'est le pôle sud. Vous avez des endroits, des cratères, qui n'ont jamais vu le soleil. La lune n'a pas bougé depuis quatre milliards d'années, donc c'est un répositoire de tout ce qui s'est passé dans le système solaire depuis ce temps-là", décrypte Didier Schmitt.
L'astronaute français Thomas Pesquet fait partie des plus sérieux candidats européens pour aller sur la lune dans les années à venir.