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avec AFP / Crédits photo : AFP , modifié à
Au lendemain des explosions de bipeurs au Liban, qui ont fait au moins neuf morts et près de 2.800 blessés, des talkies-walkies du Hezbollah ont cette fois-ci explosé dans la banlieue de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du pays. Une nouvelle vague d'explosions d'appareils de transmission du Hezbollah a fait mercredi 20 morts et plus de 450 blessés, exacerbant les craintes d'une guerre totale avec Israël avant un discours jeudi du chef de l'organisation pro-iranienne.
L'ESSENTIEL

Au moins  personnes ont été tuées mercredi et plus de 450 ont été blessées dans une nouvelle vague d'explosion d'appareils de transmission, selon des sources officielles, au lendemain d'explosions meurtrières de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah pro-iranien. Mardi, au moins 12 personnes avaient été tuées et quelque 2.800 blessées dans des explosions simultanées de bipeurs dans les bastions du Hezbollah dans la banlieue sud, dans l'est et dans le sud du Liban, selon les autorités.

Des talkie-walkies ont explosé simultanément dans la banlieue sud de Beyrouth, au moment où se déroulaient les obsèques de quatre membres du Hezbollah tués la veille dans l'explosion de bipeurs, selon une source proche du mouvement libanais et des secouristes. Les explosions ont provoqué la panique, d'après un photographe de l'AFP qui couvrait les funérailles.

Selon les autorités libanaises, neuf personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées dans les explosions survenues également à Saïda (sud) et à Baalbeck (est), où 15 personnes ont été blessées, a indiqué une source hospitalière à l'AFP.

Les principales informations :

  • Des talkies-walkies du Hezbollah et des appareils de transmission ont explosé mercredi, au lendemain des explosions de bipeurs
  • Un premier bilan fait état de neuf morts et plus de 100 blessés
  • L'attaque aux bipeurs du Hezbollah augure d'une escalade de la guerre, selon la diplomatie libanaise

Réunion jeudi à Paris de représentants de la diplomatie américaine, française, allemande, italienne et britannique 

Des représentants de la diplomatie américaine, française, allemande, italienne et britannique se réuniront jeudi à Paris pour faire le point sur l'état des négociations pour une trêve à Gaza et la situation au Liban, a appris l'AFP mercredi de sources diplomatiques. 

Cette réunion intervient au lendemain d'une visite éclair du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken au Caire pour tenter de relancer les négociations sur une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza et alors qu'une vague d'explosions d'appareils de transmission du Hezbollah, imputée à Israël par le mouvement chiite libanais, a fait mardi et mercredi au moins 26 morts et plus de 3.000 blessés au Liban, exacerbant les craintes d'une guerre totale dans la région.

Le bilan monte à 14 morts

Le bilan de l'explosion de talkies-walkies du Hezbollah grimpe à 14 morts et plus de 450 blessés, a annoncé le ministère libanais de la Santé. 

Pas de commentaire d'Israël pour le moment

Mardi, des explosions simultanées de bipeurs, un système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien, ont fait douze morts, dont deux enfants, et entre 2.750 et 2.800 blessés, selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé. Israël n'a pas commenté ces explosions, quelques heures après l'annonce par ce pays qu'il étendait les objectifs de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.

Dès le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front à la frontière avec Israël disant soutenir le Hamas. Depuis, les échanges de tirs meurtriers sont quasi-quotidiens, entraînant le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.

"Indescriptible"

Le Hezbollah a accusé Israël d'être "entièrement responsable" des explosions des bipeurs, prévenant qu'il allait "recevoir son juste châtiment". Le mouvement libanais, dont le chef doit s'exprimer jeudi, a promis de poursuivre ses opérations de soutien au Hamas palestinien. Le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib a déclaré que l'attaque de la veille pourrait être le présage d'une guerre plus large au Moyen-Orient.

"Infiltration"

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné mercredi les "attaques" aux bipeurs, se disant "extrêmement préoccupé" par la situation. L'ONU a déploré une "escalade extrêmement inquiétante". Israël a annoncé le même jour sa décision d'étendre les objectifs de la guerre jusqu'à la frontière israélo-libanaise, afin de permettre le retour des déplacés dans le nord d'Israël.

Les principaux objectifs affichés jusqu'à présent étaient la destruction du Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages retenus dans le territoire palestinien. L'armée israélienne a dit mercredi avoir frappé la veille une infrastructure "dans laquelle opéraient des terroristes" à Majdal Selm, dans le sud du Liban, et dans la nuit d'autres "sites" du Hezbollah dans cinq secteurs sud du pays.