Liban : le nouveau chef du Hezbollah prêt pour un cessez-le-feu avec Israël sous «conditions»

Liban : le nouveau chef du Hezbollah prêt pour un cessez-le-feu avec Israël sous "conditions" © STRINGER / ANADOLU / Anadolu via AFP
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avec AFP // Crédit photo : STRINGER / ANADOLU / Anadolu via AFP , modifié à

Naïm Qassem a tenu ce mercredi son premier discours en tant que nouveau chef du Hezbollah. Dans une vidéo préenregistrée, il a affirmé être prêt à un cessez-le-feu avec Israël, sous "conditions", est revenu sur les incursions israéliennes au sud du pays du cèdre avant de rappeler qu'il continuerait sur la voie d'Hassan Nasrallah.

Le nouveau chef du Hezbollah libanais, Naïm Qassem , s'est dit mercredi prêt à un cessez-le-feu avec Israël sous "conditions", mais a estimé qu'aucun projet sérieux n'était sur la table pour mettre fin à la guerre. Dans son premier discours au lendemain de son élection à la tête du Hezbollah, Naïm Qassem a assuré que la formation pro-iranienne commençait à se remettre des "coups douloureux" infligés par Israël qui a décapité le mouvement.

Des "négociations indirectes"

"Si l'Israélien décide qu'il veut arrêter l'agression, nous disons que nous acceptons, mais aux conditions que nous jugeons convenables", a dit Naïm Qassem dans un discours préenregistré. Il a cependant souligné qu'il n'y avait pour le moment "aucun projet qu'Israël ait accepté et dont nous puissions discuter". "Nous n'allons pas implorer un cessez-le-feu", a-t-il ajouté. Le Hezbollah, en guerre contre Israël, avait annoncé mardi la nomination de Naïm Qassem au poste de secrétaire général, plus d'un mois après la mort de prédécesseur, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.

Selon des médias israéliens, deux émissaires américains, le conseiller du président Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, et Amos Hochstein, son émissaire spécial, doivent quitter les Etats-Unis mercredi pour rencontrer le Premier ministre israélien et d'autres responsables israéliens afin de discuter des conditions d'un possible cessez-le-feu avec le Hezbollah.

 

Le ministre israélien de l'Energie, Eli Cohen, membre du cabinet de sécurité, a indiqué mercredi que des discussions étaient en cours au sein du cabinet sur les termes d'une trêve avec le Hezbollah dans le sud du Liban où l'armée israélienne mène une offensive terrestre. "Toute solution politique aura lieu par les négociations indirectes", a expliqué Naïm Qassem, ajoutant que le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah, était mandaté par sa formation pour "négocier" un cessez-le-feu.

Le Hezbollah a ouvert le front du sud du Liban en octobre 2023 pour soutenir son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza. Les affrontements ont tourné à la guerre ouverte depuis septembre, Israël lançant des frappes intensives sur le Liban qui ont fait plus de 1.750 morts et menant une offensive terrestre.

"Sortez de notre territoire"

Naïm Qassem n'a pas explicitement lié un cessez-le-feu à un arrêt des combats à Gaza, comme le Hezbollah l'exigeait par le passé, mais le Hamas a dit mercredi qu'il étudierait toute proposition de trêve qui mènerait à un retrait israélien de Gaza. Le nouveau chef du Hezbollah a par ailleurs assuré que "le Hezbollah a commencé à récupérer et à combler les postes vacants" de ses responsables tués, après les "coups douloureux" infligés par Israël. Il a assuré que son puissant mouvement, qui vise quotidiennement par des roquettes et des drones le territoire israélien, pouvait continuer la guerre "pendant des mois".

 

Naïm Qassem a ajouté qu'Israël paierait un lourd tribut si ses forces, qui ont effectué des incursions dans le sud du Liban, restaient sur le sol du pays. "Sortez de notre territoire pour réduire vos pertes, si vous restez, vous paierez un tribut plus lourd que jamais", a-t-il averti. Tout en rendant hommage à l'Iran qui arme et soutient sa formation, il a assuré que son groupe ne combattait "pour le compte de personne". Naïm Qassem s'est enfin engagé à poursuivre le "plan de guerre" de son prédécesseur Hassan Nasrallah.