L'armée israélienne a mené lundi, selon une source sécuritaire libanaise, une frappe dans le cœur de Beyrouth, la première depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah il y a un an. Si ces derniers jours, l'armée israélienne a pilonné à plusieurs reprises la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste, c'est la première fois qu'elle vise le cœur de la capitale depuis le début du front ouvert par le Hezbollah le 8 octobre, au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël.
Selon cette source sécuritaire libanaise, "au moins quatre personnes ont été tuées dans une frappe de drone israélienne visant un appartement appartenant à la Jamaa Islamiya à Beyrouth intra-muros". Ce groupe islamiste libanais sunnite appuie le Hezbollah dans ses opérations menées sur le nord d'Israël "en soutien" au Hamas. Le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), une organisation palestinienne laïque de gauche et qualifiée de terroriste par Israël et l'Union européenne, a annoncé la mort de trois de ses membres dans la frappe. Des vidéos relayées par les chaînes de télévision locales montrent l'étage partiellement rasé de l'immeuble visé.
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"Des dizaines de cibles terroristes" visées
Ce raid intervient alors que l'armée israélienne maintient sa pression militaire contre le Hezbollah pour le septième jour consécutif, via des frappes violentes contre ses fiefs à travers le Liban, deux jours après avoir tué son chef Hassan Nasrallah. Lundi avant l'aube, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah dans la région de la Békaa, parmi lesquelles "des dizaines de lanceurs et de bâtiments où étaient stockées des armes". Les raids israéliens ont fait dimanche au moins 105 morts, selon le ministère de la Santé libanais.
Israël a dit avoir attaqué dimanche "des dizaines de cibles terroristes" du mouvement chiite au Liban, dont des sites de lancement de roquettes et des installations militaires. Dimanche soir, l'armée israélienne a affirmé avoir mené environ 120 frappes supplémentaires "de grande envergure" dans le pays. Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec le Hezbollah et des formations alliées, l'armée israélienne a intensifié à partir du 23 septembre ses bombardements pour permettre le retour dans le nord d'Israël de ses habitants déplacés par les échanges de tirs.
"Aucun endroit n'est trop éloigné"
Sur un autre front, Israël a mené des raids contre des cibles des rebelles houthis au Yémen, faisant quatre morts, au lendemain d'un tir revendiqué par ces insurgés pro-iraniens vers l'aéroport de Tel-Aviv. Ces frappes ont visé des ports et des centrales électriques dans la région d'Hodeida (ouest), principal point d'entrée des marchandises et de l'aide humanitaire pour les zones sous contrôle des rebelles yéménites, a indiqué la télévision Al-Massirah, relevant des insurgés.
"Aucun endroit n'est trop éloigné" pour Israël, a averti le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Cette situation fait craindre un embrasement régional. Une guerre totale au Moyen-Orient "doit être évitée", a exhorté le président américain Joe Biden, après avoir qualifié la mort de Nasrallah de "mesure de justice". L'Arabie saoudite, acteur majeur dans la région et influent au Liban, a appelé de son côté lundi au respect de la "souveraineté et de l'intégrité territoriale" de ce pays, exprimant sa "grande préoccupation" face à l'intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël, en pleine offensive par ailleurs contre le Hamas dans la bande de Gaza.