Didier François, grand reporter à Europe 1, a accompagné le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian en Turquie, jeudi. Une visite déterminante dans la libération du journaliste Loup Bureau.
Après plus de cinquante jours de détention en Turquie , le journaliste Loup Bureau va bientôt être libéré , a annoncé son avocat vendredi après-midi. Une libération qui intervient au lendemain de la visite du chef de la diplomatie française à Ankara . Une visite qui a porté ses fruits, selon Didier François, grand reporter à Europe 1, qui était du voyage au côté de Jean-Yves Le Drian.
"On a senti une volonté de conciliation". "C'est le dernier coup de collier qui a été couronné de succès", explique Didier François, tout juste de retour de l'aéroport. "L'affaire semblait d'ailleurs assez bien engagée dès jeudi soir", détaille le journaliste d'Europe 1, qui "a senti pendant tout ce voyage une volonté de conciliation", avec "des paroles apaisantes du président turc, à l'issue d'un long entretien en tête-à-tête dans son palais et une même tonalité rassurante du ministre turc des Affaires étrangères lors d'un dîner dans sa résidence".
La campagne "extrêmement solide" de l'ambassade. Il faut dire que Jean-Yves Le Drian avait soigneusement choisi la date de cette visite. Elle intervenait en effet au lendemain de la publication par le tribunal de l'acte d'accusation formel contre le jeune reporter de 27 ans . Un acte d'accusation qui ne retenait pas les charges de terrorisme. "En amont de cette visite, les équipes de l'ambassade de France avaient mené une campagne extrêmement solide pour que le terrorisme ne soit pas retenu et pour l'accélération du processus judiciaire", souligne Didier François.
"Paris s'est mobilisé dès son interpellation". "C'est vrai, pour sa famille et pour lui, 51 jours, c'était extrêmement long. Néanmoins, en Turquie, la détention provisoire peut parfois durer plusieurs mois", précise encore Didier François. "C'est la raison pour laquelle Paris s'est mobilisé dès l'interpellation" de Loup Bureau, le 26 juillet dernier à la frontière entre l'Irak et la Turquie. Le Quai d'Orsay, mais également l'Élysée, ont ainsi été particulièrement actifs dans ce dossier.
Macron a "un peu forcé la main" à Erdogan. "Emmanuel Macron a appelé deux fois, longuement, son homologue turc pour plaider la cause du jeune journaliste. En mettant l'affaire au cœur des relations entre la France et la Turquie, il lui a un peu forcé la main, car il y a beaucoup de sujets importants à traiter entre les deux pays : Irak, Syrie, terrorisme… Il fallait régler ce problème assez vite pour éviter que ça s'envenime, si possible avant la réunion de mardi à New York" entre les deux hommes, lors de l'assemblée générale des Nations Unies. Ce sommet, très important pour les deux pays, va donc enfin pouvoir se tenir sereinement.