L'armée israélienne a annoncé avoir libéré samedi lors "d'une opération spéciale" quatre otages d'un camp de réfugiés dans le centre de la bande de Gaza : Noa Argamani, 26 ans, Almog Meir Jan, 22 ans, Andrey Kozlov, 27 ans, et Shlomi Ziv, 41 ans, tous les quatre "enlevés" sur le site du festival de musique electro Nova, lors de l'attaque sans précédent menée sur le sol israélien par le Hamas le 7 octobre, qui a déclenché les hostilités, selon l'armée. Une opération considérée comme "un tournant symbolique" dans le conflit par Gilles Kepel, professeur des universités, auteur de "Holocaustes" aux éditions Plon, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos dimanche.
"Ça montre que Benjamin Netanyahu [...] a quelque chose à mettre sur la table, la libération de quatre otages. Il y a eu des scènes de liesse en Israël hier", a-t-il indiqué au micro d'Europe 1. D'après le professeur des universités, cette libération conforte la stratégie militaire du Premier ministre israélien, sous pression à l'étranger et en interne. "Cela conforte sa position, en tout cas temporairement, au moment où le président Biden a insisté pour qu'il y ait une feuille de route visant à la cessation des combats", a-t-il déclaré.
Un conflit qui concerne "le monde entier et plus précisément, le président et candidat Biden"
Alors que les efforts diplomatiques pour arracher une trêve piétinent, le secrétaire d'État américain Antony Blinken est attendu la semaine prochaine en Israël, en Égypte, au Qatar et en Jordanie, pour "promouvoir une proposition de cessez-le-feu" présentée récemment par le président Joe Biden, selon Washington. D'après Gilles Kepel, ce conflit pourrait avoir une incidence sur le résultat de l'élection présidentielle américaine qui aura lieu le 5 novembre prochain.
"Ce conflit n'est pas seulement le conflit au Moyen-Orient, il concerne le monde entier. Il concerne plus précisément le président et candidat Biden. Car pour la première fois sans doute dans l'histoire des États-Unis, sauf peut-être pendant la guerre mondiale, un enjeu de politique intérieure est majeur pour l'élection ou la réélection ou non du président Biden", a analysé Gilles Kepel au micro d'Europe 1.
L'armée américaine annonce la reprise d'une aide humanitaire
Samedi, la livraison d'aide humanitaire à Gaza a pu reprendre via la jetée temporaire américaine. Les États-Unis ont ainsi pu livrer 500 tonnes d'aide humanitaire. L'armée américaine a aussi réfuté des informations de presse faisant état d'un soutien américain aux opérations de libération des otages.