L'ex-militant d'extrême gauche italien Cesare Battisti, en détention provisoire au Brésil et dont Rome réclame l'extradition, doit être libéré très prochainement selon ses avocats tard vendredi. "Une mesure provisoire d'habeas corpus a été prise" par un tribunal régional "en faveur de la libération immédiate de Battisti", en détention depuis deux jours dans un commissariat de la ville de Corumba, ont indiqué ses représentants dans un communiqué vendredi soir, précisant être "en train de prendre les mesures nécessaires pour que Battisti soit libéré ce soir".
Sous le coup d'une extradition en Italie. Cette mesure, prise par un juge local, n'exclut pas de nouveaux rebondissements alors que, selon une source gouvernementale, le Brésil est en train d'évaluer la possibilité d'extrader l'Italien. Condamné en 1993 par contumace par la justice italienne à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970, Battisti, qui réside au Brésil, avait été placé en détention provisoire jeudi dans l'ouest du pays.
La veille, il avait été interpellé lors d'un contrôle de routine à Corumba, ville frontalière avec la Bolivie. Il est soupçonné par le juge brésilien qui a ordonné sa détention d'avoir tenté de fuir le pays pour éviter son extradition. "Le président (Michel Temer) attend la position du ministère de la Justice et du ministère des Affaires étrangères pour prendre un décision", a déclaré vendredi une source du palais présidentiel de Planalto.
Soupçons de blanchiment d'argent. Dans la vidéo de l'audience de jeudi, à laquelle l'AFP a eu accès, l'Italien de 62 ans, vêtu d'un polo vert, donne des signes de fatigue et écoute impassible la décision du magistrat, qui évoque des "antécédents gravissimes" pour justifier sa décision. Il a été interrogé par téléconférence depuis Corumba, le juge qui gérait son dossier se trouvant dans la capitale de l'Etat de Mato Grosso Do Sul, Campo Grande, à 400 km de là.
Le motif de cette interpellation: Battisti transportait 6.000 dollars et 1.300 euros, somme supérieure au montant autorisé sans déclaration préalable (2.700 euros). "Les dépositions recueillies lors de l'enquête renforcent les indices d'une évasion de devises (...) et de blanchiment d'argent", a justifié le juge. Une version niée en bloc par l'accusé lors de l'audience.