L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a déclaré qu'il était difficile de tenir des élections le 10 décembre comme prévu par le calendrier adopté à Paris, en raison des violences et des retards dans le processus législatif.
Pas "avant trois à quatre mois". "Il y a encore énormément à faire. Il se peut qu'on ne puisse pas respecter la date du 10 décembre", a dit Ghassan Salamé, estimant qu'un scrutin ne pourrait se tenir avant "trois à quatre mois". Réunis à Paris fin mai par le président français Emmanuel Macron, quatre principaux protagonistes du conflit libyen s'étaient engagés à organiser des élections générales le 10 décembre. Si la France a continué à presser pour le respect de ce calendrier, plusieurs analystes et diplomates avaient estimé d'emblée que la fragmentation et l'anarchie dans le pays rendaient ces promesses fragiles.
Un calendrier "difficile à respecter". Compromis par les violences et une crise politique et économique persistante, le calendrier électoral de Paris "devient difficile à respecter aussi pour d'autres raisons", a précisé Ghassan Salamé, citant notamment le retard dans l'adoption de lois électorales. L'accord de Paris prévoyait la préparation d'une "base constitutionnelle" avant le 16 septembre, une première échéance déjà non respectée par le Parlement qui était appelé notamment à adopter une loi référendaire sur un projet de constitution.
Mettre fin à la période de transition depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Selon Ghassan Salamé, "le référendum pourrait avoir lieu avant la fin de l'année", tandis que les élections, elles, pourraient être organisées d'ici "trois à quatre mois" si les conditions de sécurité le permettent. Ce scrutin est censé départager les camps rivaux et mettre fin à une interminable et chaotique période de transition dans ce riche pays pétrolier miné par les luttes de pouvoir et l'insécurité depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, chassé du pouvoir et tué après une révolte populaire.
La Libye est dirigée aujourd'hui par deux entités rivales: le Gouvernement d'union nationale, GNA, issu d'un processus onusien et basé à Tripoli et une autorité rivale installé dans l'Est, soutenu par un parlement et une force armée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.