Si la mort de Mokhtar Belmokhtar venait à être confirmée, il s'agirait d'un sérieux revers pour l'implantation de groupes terroristes en Libye. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a annoncé que le chef du mouvement Al-Mourabitoune avait été tué dans la nuit de samedi à dimanche dans un raid aérien américain. Le flou demeure encore, puisque sa mort a déjà été annoncée plusieurs fois dans le passé et que le Pentagone n'a pas confirmé cette information.
Une frappe bien précise. En revanche, son porte-parole Steve Warren a confirmé que l'armée de l'air avait bien pris Mokhtar Belmokhtar pour cible dans un raid aérien nocturne, ajoutant : "Nous continuons à évaluer les résultats de l'opération et fournirons plus de précisions de manière appropriée." On sait d'ores et déjà que deux appareils F15-E armés de bombes guidées par laser ont été lancés dans la nuit de samedi à dimanche sur une base arrière, implantée dans une ferme d'Adjabiya, une ville côtière à l'ouest de Benghazi. Selon un responsable du gouvernement libyen reconnu, "Belmokhtar [y] tenait une réunion avec d'autres chefs de groupes extrémistes, dont des membres d'Ansar Al-Sharia".
Les frappes étrangères sur le sol libyen sont rares. Washington a par le passé déployé des drones dans cette région. Mais la dernière opération américaine en Libye date de juin 2014, lorsque les forces spéciales avaient capturé Ahmed Abou Khattala, soupçonné d'être l'un des organisateurs de l'attaque contre le consulat américain de Benghazi de 2012, dans laquelle l'ambassadeur et trois autres ressortissants américains avaient été tués. Ce bombardement n'est donc pas un simple raid transfrontalier, monté à la sauvette dans le sud désertique du pays.
La fin du refuge libyen ? A l'abri des frappes de l'opération Barkhane de l'armée française, les katibas islamistes ont trouvé refuge à l'intérieur des frontières libyennes. Benghazi, la capitale de la rébellion libyenne, fait office d'abri pour les terroristes depuis que des milices islamistes ont pris le contrôle de la ville. La branche libyenne de l'organisation Etat islamique y a notamment mené des attaques suicides.
Mais désormais, les Américains frappent également sur le sol libyen et les groupes terroristes vont devoir s'en protéger. Ce temps passé à assurer leur propre sécurité sera du temps en moins pour leurs préparatifs terroristes.