Le limogeage du secrétaire d'État Rex Tillerson par Donald Trump montre que les États-Unis sont "déterminés à quitter l'accord sur le nucléaire" iranien, a estimé mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères. "Les changements au sein du Département d'État ont été effectués à cette fin, ou du moins c'est l'une des raisons", a affirmé Abbas Araghchi, cité par l'agence Isna, à propos de la décision du président américain de remplacer Rex Tillerson par Mike Pompeo, directeur de l'Agence centrale du renseignement américaine (CIA) et partisan d'une ligne dure face à l'Iran.
Désaccords entre Trump et Tillerson sur le dossier iranien. Donald Trump a limogé d'un tweet Rex Tillerson mardi, évoquant lui-même l'Iran parmi leurs désaccords : "Quand vous regardez l'accord sur le nucléaire iranien: je pensais qu'il était horrible, il pensait qu'il était 'OK'", a dit le président américain dans une première réaction. Donald Trump menace de retirer en mai son pays de l'accord international sur le nucléaire iranien, conclu en 2015, alors que Rex Tillerson plaidait pour que les États-Unis continuent d'adhérer à ce cadre.
Washington veut modifier le texte sur le nucléaire. Le président américain a adressé en janvier un ultimatum aux Européens pour qu'ils s'entendent avec l'Iran en vue de "remédier aux terribles lacunes" que comporte selon lui ce texte, présenté au contraire par ses partisans comme une victoire de la diplomatie dans le domaine de la lutte contre la prolifération nucléaire. Téhéran répète inlassablement qu'il est hors de question de changer une virgule du texte. Chargée de la surveillance du volet technique de l'accord, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé fin février que l'Iran continuait de respecter ses obligations en la matière.
Propos contradictoires. "Si les États-Unis quittent l'accord nucléaire, nous l'abandonnerons aussi, nous avons dit aux Européens que s'ils ne pouvaient pas garder les États-Unis dans l'accord nucléaire, l'Iran le quittera aussi", a également déclaré Abbas Araghchi. Ces propos contrastent avec ceux tenus par d'autres hauts responsables iraniens, notamment le président Rohani, qui déclare régulièrement que l'Iran restera partie à l'accord même si les États-Unis s'en vont, tant que celui-ci s'avère bénéfique pour son pays.
Un accord qui bride les activités nucléaires de Téhéran
Conclu en juillet 2015 entre l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), l'accord bride et encadre strictement les activités nucléaires de Téhéran de façon à garantir leur nature pacifique, en échange d'une suspension partielle des sanctions internationales contre la République islamique.