L'Inde a ordonné l'inspection de tous les centres pour enfants gérés par la congrégation catholique de mère Teresa dans le pays, suite à l'arrestation d'une de ses nonnes accusée de trafic d'enfants. New Delhi a enjoint aux autorités locales "de faire inspecter immédiatement les foyers pour enfants tenus par les Missionnaires de la Charité", a indiqué Maneka Gandhi, ministre des femmes et du développement de l'enfant, dans un communiqué lundi soir.
Deux enfants vendus. Au début du mois, la police indienne a interpellé une religieuse et un employé de l'un de ces centres à Ranchi, capitale de l'État pauvre du Jharkhand, qui auraient vendu au moins cinq enfants pour potentiellement des milliers d'euros. Le scandale avait éclaté suite au signalement de la disparation d'un nourrisson d'un foyer de l'ordre recueillant des femmes enceintes non-mariées et des mères en détresse. L'adoption illégale est un commerce important en Inde, où près de 90.000 enfants s'évaporent chaque année selon des chiffres officiels. Certains sont donnés par des parents pauvres, d'autres enlevés à l'hôpital ou dans des gares.
"Nous coopérons". La supérieure générale de l'ordre, sœur Mary Prema, a exprimé ses regrets sur cette affaire et tenu à dissocier la congrégation des actions d'une personne. "Nous coopérons avec les investigations et sommes ouvertes à toute enquête libre, équitable et juste", a-t-elle déclaré dans un communiqué. Les Missionnaires de la Charité ont été fondées à Calcutta en 1950 par mère Teresa, une religieuse albanaise devenue par la suite une icône mondiale de la compassion. Morte en 1997, elle a été canonisée par l'Église catholique en 2016. Forte de 5.000 religieuses à travers le monde, l'organisation caritative possède des implantations dans plus de 130 pays.